Annie, ou un énième remake produit par Hollywood. Ce troisième remake audiovisuel (le premier était réalisé en 1982 par John Huston et le second par Rob Marshall en 1999) est pour moi un véritable gâchis. Totalement raté. Il faut parfois annoncer la couleur d’emblée au lieu de tourner autour du pot, car lorsqu’on regarde un film musical et que la seule chose à laquelle on aspire est de fermer les yeux et de se boucher les oreilles, c’est qu’il y a un problème.
Je n’avais pas d’appréhension particulièrement négative à propos de ce film pourtant. Remake cinématographique d’une pièce de Broadway de Thomas Meehan, Charles Strouse et Martin Charnin, “Annie” semblait plutôt bon enfant sur le papier et promettait de passer un bon moment. Le bon moment a duré… allez, disons deux minutes, le temps du générique de début. Après, ça n’allait plus du tout.
Je suis plutôt bon public quand il s’agit de comédies musicales mais le problème avec “Annie”, c’est que l’aspect comédie musicale n’a pas été poussé jusqu’au bout. Il y a certains moments où on avait tendance à oublier que les personnages devaient faire leur boulot : chanter. Et lorsqu’ils chantaient, et bien… ça faisait mal aux oreilles. Bon, soyons honnête, Jamie Foxx qui joue le rôle de Will Stacks, personnage briguant la mairie de New York, chante bien, il n’y a pas de débat à faire là-dessus, et Quvenzhané Wallis, qui joue le rôle d’Annie, a une jolie petite voix mais Cameron Diaz… En plus d’avoir une voix nasillarde et donc insupportable à entendre lorsqu’elle pousse la chansonnette, possède un jeu totalement exagéré et tout ce qu’on souhaite c’est qu’elle s’arrête ! Qu’elle s’arrête de parler, qu’elle s’arrête de chanter, qu’elle ne bouge plus, qu’elle reste dans un coin et qu’on l’oublie. En gros, sa récompense au Razzie n’est pas là par hasard…
Le montage son est mal fait. L’enregistrement en studio est bien trop flagrant ce qui est franchement dérangeant. On a la sensation de regarder un film et d’écouter une musique qui ne provient pas du film mais d’un poste radio qui se trouve juste à côté.
Plus je regardais le film plus j’avais le sentiment de regarder ces horribles téléfilms dégoulinants de bons sentiments qu’on nous déverse à la télévision en fin d’année ou pire, de regarder un des ces fameux High School Musical où tout le monde chante et danse en souriant alors que la situation se veut dramatique. Ben oui, qu’y a-t-il de joyeux lorsqu’on est une petit fille de dix ans abandonnée par ses parents et accueillie par une mégère dont le seul intérêt est de toucher l’argent des services sociaux.
Mais bon, il ne m’a sans doute pas plus car je le vois comme un film très enfantin et surtout manquant de profondeur.
La relation père-fille par exemple, qui aurait pu émouvoir le spectateur, n’est pas du tout exploitée et un fait de société grave qui ne devrait plus arriver au vingt-et-unième siècle est à peine abordé par tranche de dix secondes ce qui donne un total de trente secondes sur un film qui dure presque deux heures.
Produit par Will Smith et Jada Pinkett Smith et malgré la participation d’Emma Thompson à l’écriture du scénario, “Annie” est la preuve qu’il serait peut-être temps d’arrêter de faire des remakes et des reboots à tout-va et de se remonter les manches pour créer quelque chose d’un peu plus original.