Après tous ces blockbusters, si vous cherchez à vous redonner bonne conscience, aller voir le film chinois Black Coal récompensé par le festival de Berlin avec un Ours d’or.
Ce film s’inscrit dans la lignée des films noirs, moderne et poétique dans une Chine bien réelle et une intrigue complexe et mystérieuse. Un film d’auteur donc, avec une réalisation d’ambiance très esthétique sans pour autant trop en faire.
Mais voilà, même si les films indépendants sont par principe une proposition originale d’un réalisateur qui ne peut pas toujours faire la majorité, le public ne doit pas pour autant tout laisser passer au nom de « la beauté de l’art ». En effet, malgré des prises de vues assez originales, un jeu d’acteurs sans faute et des jeux d’ambiances très recherchés, il y a quelques aspects qui sont à redire. Le personnage féminin, de la femme fatale, doit certes être complexe, mais sans l’être à l’extreme au point de ne plus être crédible: honnêtement entre la femme blessée, victime, qui cache son jeu, manipulatrice et qui joue sur plusieurs tableaux, on s’y perd jusqu’à perdre tout intérêt pour elle! Dommage, le film développe toute son intrigue sur ce personnage! Au milieu du film, lorsqu’on a le énième face à face entre l’inspecteur et elle, on se demande: qu’est ce qu’on fait là, à encore se coltiner leurs interminables dialogues très stériles et redondants. Trop de mystère tue le mystère!
Enfin, est-ce qu’il ne vous est jamais arrivé de vous dire: tiens, ce film aurait été parfait si seulement il s’était arrêté à cette scène et pas une heure après? (Comme pour The Place Beyond The Pines par exemple). Et bien là c’est exactement le sentiment que j’ai eu. Avec une scène toute en tension, manipulation et trahison vers la première heure du film, on m’en serait tout à fait satisfaite comme dénouement final. Mais non, après la résolution de l’intrigue principale, une seconde partie est développée dans un volet qu’on aurait pu dénommé « pour aller plus loin ». Or, pour les raisons évoquées précédemment, un esthétisme d’ambiance donc lent, et l’impression de puiser dans les fonds de placards scénaristiques, cette partie n’apporte pas tant de choses de plus.
A retenir donc de ce film; un réalisateur qui tente et sait manier sa camera, diriger ses acteurs, proposer des visuels harmonieux et des scènes sous tensions dans les règles de l’art du film noir! Mais au grand dam, pourquoi cette second partie?
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