Christopher Nolan à l’Avant Première d’Interstellar

Paris le 30 Octobre, Helène et moi sommes aux portes du Gaumont Marignan pour pouvoir découvrir le film INTERSTELLAR à son l’Avant Premiere.

Et la longue file d’attente montre à quel point ce film est attendu, et que les fans français de Christopher Nolan sont au RDV.

Et on en fait partie, on était très enthousiaste à l’idée de voir le film.

 L’attente valait le coup, car on a eu la chance de voir en personne le réalisateur dans une session de questions-réponses avant la projection. Vous pouvez facilement imaginer Christopher Nolan répondre sérieusement, mais pour l’évènement il fait preuve d’humour en taquinant Fabrice Leclerc (Studio Live).

L’interview a duré 20 bonnes minutes et nous avons appris des choses très intéressantes qui nous confortent dans l’idée que Christopher Nolan fait  parti des grands.

• D’abord, nous avons la bonne surprise de constater qu’il est lui aussi fan de STAR WARS, ceci explique beaucoup de choses concernant l’univers du film (lire la critique).
• Qu’il admette avoir de vraies obsessions thématiques notamment celle du Temps.
• Et plus important encore, il nous a donné sa définition du cinéma qui est très intéressante et avec laquelle je suis assez d’accord.

Voici ci-dessous l’interview:

Pour commencer, d’où vous est venue l’idée d’INTERSTELLAR? Est-ce que ce film représente quelque chose de spécial dans votre filmographie?

CN: J’ai toujours été intéressé par les films de science fiction qui m’ont beaucoup influencé étant enfant. Lorsque je suis allé voir STAR WARS, j’avais 7 ans à l’époque, et je suis tout suite devenu fan. Avec le succès de ce film, d’autres sont ressortis comme 2001: L’Odyssée de l’Espace. Cette expérience a été fondamentale pour moi, et elle m’a fait comprendre toutes les possibilités du cinéma. C’est grâce à ces films que j’ai voulu être réalisateur.

Quels sont les thèmes principaux abordés dans le film?

CN:  C’est un film qui doit être interprété. J’ai donné une attention particulière aux personnages et à leurs émotions, donc je ne veux pas donner trop d’indications pour ne pas influencer celles du public

Je crois que c’est un film différent pour vous…

CN: C’est vrai que le film traite de sujets que j’ai déjà dans mes films précédents qui m’interessent comme celui du Temps. Ce qui le rend différent c’est qu’il est peut être plus humaniste. Mais quoiqu’il en soit, ce qui m’importe le plus c’est de relever des défis et il y en a eu plein avec le tournage  d’Interstellar.

Et quels ont été ces challenges?

CN: Je ne veux pas trop en dire avant le début de la séance…. (rires) Je pense que moins les gens en savent avant d’aller le film, plus l’expérience est enrichissante pour eux.

Pourquoi avez-vous choisi Matthew McConaughey?

CN: Quand vous verrez le film, vous constaterez qu’il était parfait pour le rôle. En fait, j’essaye de ne pas avoir un acteur en tête lorsque j’écris mes scénarios.. Mais Matthew avait quelque chose qui correspondait au rôle….ce côté emblématique qu’ont les Américains. Il est un peu comme un cow-boy et je suis sure que je n’aurai pas pu trouver quelqu’un aussi parfait que lui pour le rôle. C’est le rêve de tout réalisateur de pouvoir travailler avec un acteur comme lui.

Pour ce film vous avez beaucoup travaillé sur l’image et le son, est-ce une volonté de votre part de revenir à un cinéma le plus sensitif possible?

CN:  Vous savez le thème de l’exploration spaciale est un thème qui me tient à coeur depuis longtemps et c’est vrai que je voulais retranscrire cette exploration avec le plus de réalisme possible. Beaucoup de films de référence m’ont inspiré Je voulais absolument éviter que le film s’appuie entièrement sur des plans tournés sur fond vert pour accentuer l’expérience visuelle. Pour un réalisateur, c’est bien plus intéressant de filmer dans un vrai décor.

Vous êtes un des plus grands réalisateurs de notre génération, qu’elle serait votre définition du cinema?

CN: Donner un définition du cinéma est une chose assez difficile. C’est assez rare de voir des films qui appartiennent a un cinéma que je qualifie de pur, comme une pure expérience. En fait, un des films qui correspondrait à ma définition serait 2001. Ce film ne peut pas être quelque chose d’autre,  il ne pourrait pas être un roman ou une pièce de théâtre cela ne pourrait absolument rien d’autre qu’un film.

Et lorsqu’il est au point de partir, il se retourne et rajoute à Fabrice Leclerc:

CN: Et encore merci d avoir su sauvegarder le secret du film avant la projection….(Rires)

2h50 plus tard, il n’avait pas besoin d’en dire beaucoup plus, tout son public était conquis.