Palo Alto de Gia Coppola

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Dans la dynastie Coppola , il y a Francis Ford of course, Sofia la fille, Roman le fils (réalisateur),  les neveux Nicolas Cage , Jason Schwartzman (acteur et chanteur)et Robert Carmine (chanteur) et la petite fille, Gia (c’est très compliqué tout ça mais si vous voulez y voir plus clair voici leur arbre généalogique http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Coppola) . Gia a bien compris que la famille c’était important en se formant auprès de son grand père, de sa tante et en reprenant quelques membres habitués de leur équipe technique. Elle a également fait participer ses oncles à la BO. Même combat niveau casting puisqu’elle a pris « la nièce de » Julia Roberts, Emma pour le premier rôle féminin et « le fils de » Val Kilmer, Jack pour le premier rôle masculin.  Voilà pour le bottin mondain Hollywoodien.

Ce film est l’adaptation du recueil de nouvelles signé James Franco « Palo Alto stories », vous savez ce type qui poste des photos chelous sur les réseaux sociaux et fait des films « dude » avec son meilleur pote Seth Rogen. En gros, attendez-vous à des ados désœuvrés et à beaucoup de fumettes de joints.  Plus sérieusement, le film bien que fait avec très peu de budget, bénéficie d’énormément de pub rien que par la légitimité indé arty qu’il possède vu les membres du casting et de l’équipe technique. Alors beaucoup de bruit pour rien ?

On est partagé car il y a du très bien et du franchement pas terrible.

Les bons points :

Les acteurs sont d’une grande justesse. Emma a un charisme et est d’un naturel qui la rend égérie Coppola-ienne toute désignée, idem pour le jeune Kilmer qui fait beaucoup pensé à Dicaprio à ses débuts. Les apparitions bonus de Val Kilmer sont également magiques.

Le sujet est maitrisé. Un thème phare chez les Coppola avec « Outsiders » de Francis Ford et « Virgin Suicides » de Sofia. Gia réussit même à surpasser les « Somewhere » et « Bling Ring » de sa tante car ici la nonchalance de ses personnages ne se transforment pas en ennui profond du spectateur.

A ce propos, beaucoup de références sont faites à Sofia : le poster dans la chambre de son héroïne de  « Virgin Suicides »,  les plans d’Emma Roberts dans la voiture les mains caressant le vent rappelant ceux de Kirsten Dunst dans « Virgin… », les longs plans d’elle en petite culotte rappelant Scarlett Johansson dans « Lost in translation », les plans des transats en bord de piscine évoquant « Somewhere ». Beaucoup de référence donc qui nous pousse parfois à nous demander si on regarde son film ou celui de Sofia…ce qui nous amène au moins bien.

Le moins bien :

A force de travailler toujours avec les mêmes sur les mêmes sujets on en vient  à faire de la copie. Quel intérêt de voir un film identique en terme de style et de narration à un autre? La musique, l’atmosphère, la photo = Sofia Coppola. Normal, elles emploient les mêmes personnes pour le faire.

Trop d’hipster tue l’hipster (hein ?!). Je m’explique : la photo est superbe car elle donne un côté vintage stylé …mais voilà on a franchement l’impression de regarder un film avec un filtre Instagram. Surtout que cela vient s’ajouter à une ambiance déjà « artificiellement » stylisée. La musique est indé électro très bien au demeurant, mais alliée à une mise en scène utilisant des « gadgets » pas vraiment subtils hurlant de branchitude. On déplore  une spontanéité, une simplicité qui pourrait plus servir le sujet surtout qu’on l’a assez vu chez Sofia. Alors ce n’est pas insupportable mais c’est un peu dommage. Surtout qu’elle utilise les mêmes procédés dix fois : les plans de coupe sur des dix objets à la suite, des voix-off qui sont déconnectées de l’image à répétitions. Un peu ça va, trop : on voit les ficelles. En même temps, on lui a appris à faire comme ça dans la famille.

Et encore comme Sofia, le rythme est lent. On finit par s’ennuyer…Cela dit, le film est plus prenant que « Somewhere » par exemple et bénéficie d’une certaine tension dramatique.

En somme, Gia est la digne héritière de la dynastie familiale avec une réalisation stylée qui en reprend les codes. Il s’agit tout de même d’un film honorable pour un premier long métrage avec en plus si peu de budget. Des bons acteurs qui sont révélés au public international mais par un film qui se traine en longueur et dont le trop plein d’effets de style peut lasser. Il faut voir si Gia arrivera réellement à créer son propre style sans faire du copier-coller de Sofia.

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Experte des films indépendants. Du sud américain. Avec envolée d'oies sauvages. Et filtre Instagram. #Sundance

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