Voici un film qui soulève beaucoup de questions: pourquoi un tel film? pourquoi un tel budget? Et est-ce vraiment le retour en force de Keanu Reeves?
Avec la légende maintes fois adaptée des 47 Ronin, Universal a essayé de taper un grand coup avec l’esthétisme nippon, l’honneur des samouraïs, et les mystères de cette époque. Mais voilà, ce n’est pas concluant, sans être tout à fait raté.
Un film bancal donc, qui s’appuie sur la tête d’affiche Keanu Reeves qui joue à merveille le héros « seul contre tous », celui qui choisira la pilule rouge pour défendre la justice et la liberté comme Kaï, banni, qui prouvera son honneur et sa bravoure. L’acteur ne démérite pas, aujourd’hui âgé de 50 ans, avec des combats et des scènes d’action qui sont au rendez-vous.
Même si l’histoire fonctionne, elle ne nous fait pas vibrer. Empruntant tous les codes du conte chevaleresque, on n’en reste malheureusement des spectateurs bien passifs. Avec des décors qui vous rappelleront Pirates des Caraïbes Jusqu’au bout du Monde ou des forteresses du shogun qui font un peu carton-pâte, on comprend vite que le film hésite: assumer une réalisation mainstream occidentalisée et parfois grossière ou donner un peu d’âme avec une exécution plus modeste et recentrée.
Sur de nombreuses scènes, on sent au combien ça démange la réalisation en studio d’appliquer ses codes et « maniérismes »: dur de résister à la pudeur japonaise lorsque le héros et sa belle se regardent dans le blanc des yeux pendant des minutes qui paraissent des heures sans même s’embrasser! D’où l’hésitation et ce résultat platonique.
A noter que les 175 millions de dollars de budget (source: Box Office Mojo) ne sont pas dépensés en vain. Les effets spéciaux sont réussis. Le personnage de la sorcière est le plus emblématique grâce à des transformations surprenantes et très « 3D friendly ».
Donc un film ni réussi ni raté, plus au service de l’action que de l’émotion.
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