Real de Kiyoshi Kurosawa

Real de Kiyoshi Kurosawa
9 avril 2014 Helene

Un film qui faisait très envie de par la bande-annonce bien faite et les excellentes critiques qu’a reçus le film. La réalité est bien différente puisque lors de ma séance certains spectateurs ont ri, d’autres sont partis en cours de séance. Pourquoi ? Car d’une part le style cinématographique japonais ne plait pas à tout le monde et d’autre part car ce film présente beaucoup de défauts.

D’ordinaire très cliente de ce genre de films, le côté très lent des films japonais ne me dérange pas sauf ici. Non seulement le film peine à démarrer, (la petite amie du protagoniste est dans le coma et il lui rend visite dans son esprit pour la sortir de là) mais un effet miroir dont je ne peux révéler les tenants et les aboutissants sous peine de spoiler le film, nous oblige à revivre tout le début rébarbatif de l’histoire une deuxième fois. Voilà pour le rythme du film.

En ce qui concerne l’intrigue, on assiste ici à un mélange de genre qui peut également être déroutant. D’abord un film d’amour science-fiction (dû à la technologie qui n’existe pas encore à notre époque), puis un film de fantôme, un thriller, un film d’horreur même puis un film d’action où le héros doit affronter un monstre.  Le réalisateur  Kiyoshi Kurosawa a d’ailleurs une filmographie très éclectique du film érotique au film d’horreur…

Le fait que la plupart de l’intrigue se passe dans l’inconscient des personnages (au point de créer la confusion entre rêve et la réalité ce qui rappelle « Inception ») était une porte ouverte pour explorer d’infinies possibilités scénaristiques et de mise en scène. Le pari est réussi sur certains points : les crayons soudain en apesanteur, le fait de tirer au pistolet sans que celui-ci soit matérialisé, le fait que les visages des gens ne soient pas très nets (comme dans un rêve donc). Mais malheureusement, même si le côté rêve peut partiellement l’excuser, la réalisation parfois trop kitsch ou oserais-je dire « cheap » nous pousse vite, pauvres occidentaux à décrocher du film. Les scènes de conduite sont pires qu’une mauvaise série tv, les « zombies psychologiques » et les monstres sont également très mal faits.

L’interprétation est par ailleurs très bien, les deux acteurs principaux Takeru Satoh et Haruka Ayase sont les plus gros atouts de ce film. A déplorer cependant l’interprétation de Miki Nakatani qui joue la femme médecin et qui livre une performance somme toute étrange.

Le film a ses moments de poésie et un scénario plus complexe qu’au prime abord ponctué de rebondissements et de secrets révélés mais souffre d’une réalisation inégale et surtout d’une lenteur peu supportable. Cela dit le film reste très intéressant pour l’inventivité de sa mise en scène.

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Experte des films indépendants. Du sud américain. Avec envolée d'oies sauvages. Et filtre Instagram. #Sundance

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