Le Crime de l’Orient Express, l’un des films les plus attendus de cette fin d’année est enfin sur nos écrans. Tiré de l’oeuvre d’Agatha Christie, cette histoire a eu de multiples adaptations dont la seule et unique sur grand écran datant de 1974. Plus de quarante ans plus tard, Kenneth Branagh (qui a récemment réalisé Thor en 2010 ou encore Cendrillon en 2015) a décidé de s’attaquer à ce classique de la littérature britannique.
La première chose qui donne immédiatement envie d’aller voir ce film est le casting des plus prestigieux (Judi Dench, Michelle Pfeiffer, Penelope Cruz, Willem Dafoe, Johnny Depp, Daisy Ridley, Derek Jacobi, Josh Gad…). Il n’y a quasiment que des têtes d’affiches tous ou presque ayant été nommé au moins une fois aux Oscars, si ce n’est avoir remporté la statuette pour certains. On ne pouvait donc qu’espérer un film avec une interprétation sans fausse note et je n’ai pas été déçue de ce côté-là.
Ce que j’ai aimé c’est le fait que les acteurs interprétaient des personnages qui eux-même jouait un rôle, ayant tous quelque chose à cacher.
Je trouve Kenneth Branagh assez drôle dans le rôle d’Hercule Poirot avec son attention quasi obsessive pour le détail et la symétrie. On peut d’ailleurs le constater avec sa moustache parfaite dont il prend extrêmement soin ainsi que la scène des oeufs qui doivent être à l’identique au moment de son petit-déjeuner. Je ne suis pas très fan de son accent francophone, pensant finalement qu’il aurait pu prendre un acteur belge rien que pour ce petit détail. Mais puisque c’est un trait de caractère du personnage, ponctuant parfois ses répliques d’un mot français, ça passe.
Ce qui passe moins, est le fait que Kenneth Branagh adore se mettre en avant, ce qui explique sans doute les monologues que possèdent le personnage. Hercule Poirot a également pas mal de gros plans, et si on fait vraiment attention, on peut remarquer un certain rajeunissement numérique du personnage qui nous pousse à nous demander si cet effet n’est pas une volonté narcissique du réalisateur. Mais ce que j’ai encore moins apprécié sont les passages où Hercule est seul dans sa cabine et regarde la photo d’une certaine Katerine (Grey, peut-être?), illustrée par une musique, excusez-moi du peu, insupportable et ne rendant pas la scène crédible.
J’ai toujours apporté une certaine importance à la bande originale d’un film, pensant parfois qu’il valait mieux écouter la musique que de regarder le film lui-même. Pourtant ici, j’ai eu un problème avec la bande originale. Bien entendu ce n’était pas avec tous les thèmes de la bande originale, mais avec, malheureusement le thème principal. Le leitmotiv qui revenait en boucle lorsqu’Hercule Poirot faisait ses monologues. Cette musique larmoyante qui est censée nous émouvoir a fini par me taper sur le système et quand je me suis rendue compte que c’était également le thème de la chanson de générique de fin : Never Forget (dont les paroles ont été écrites par Kenneth Branagh et chantée par Michelle Pfeiffer) j’ai pensé « Achevez-moi ! ». Puis j’ai vu que le compositeur du film était Patrick Doyle (compositeur fétiche de Kenneth Branagh) et ne faisant pas parti de mes compositeurs préférés. Je n’ai donc pas été étonnée de ne pas avoir apprécié ce leitmotiv.
L’autre point négatif a été cet horrible placement de produit pour une marque de chocolatier belge qui n’avait franchement rien de subtil. La marque n’est certes apparue que deux fois dans le film, mais ça été deux fois de trop. Je pense que faire clignoter la marque en plein milieu de l’écran aurait eu le même effet. Je trouve ça dommage.
Si on ne connaît pas l’histoire, on suivra Hercule Poirot tel un assistant tendant d’élucider l’affaire, tentant de savoir qui a tué le gangster Samuel Ratchett, interprété par Johnny Depp. On tente de chercher des détails, d’assembler les pièces du puzzle. Puis il y a la révélation. Ce moment où Hercule Poirot rassemble tous les suspects afin d’annoncer qui est le coupable. Sauf qu’Hercule Poirot n’a pas besoin de nous dire qui est le coupable car la scène ressemble étrangement à la Cène de Léonard de Vinci et si on connaît plus ou moins le tableau, l’instigateur du meurtre nous saute directement aux yeux. Je trouve ça plutôt bien fait.
Une des appréhensions que j’avais était que le film soit long et surtout lent. Or lorsqu’est arrivé le moment où Hercule Poirot élucide l’affaire, je me souviens avoir pensé « déjà ? » et ce n’était pas plus mal.
J’ai aimé regarder Le Crime de l’Orient Express. J’ai aimé ce que Kenneth Branagh a fait d’Hercule Poirot et j’ai aimé le casting qui agit en tant que troupe dans ce film plus qu’en tant qu’entité individuelle.
Performance des Acteurs
Réalisation
Scénario
Bande Originale
Note Finale