Après La Vie Des Autres, on sait que le cinéma allemand est tout à fait capable de faire de grands films, à la portée de tous, sur leur histoire d’après-guerre qui est aussi un peu la notre. On retrouve tous ces ingrédients dans d’ « Une vie à l’Autre »; jeu tout en retenue, des tons gris et des secrets inavouables.
La réalisation est assez convenue pour ne pas dire parfois, sans réelle inspiration. Cependant, plusieurs scènes sortent du lot, avec une intensité dramatique ou un traitement particulier emprunté d’autres genres ce qui est tout à fait intéressant. Par exemple, afin d’expliquer la tragédie générationnelle des « Lebensborn » (enfants nés de relations entre Norvégiennes et soldats allemands, enlevés et placés dans des orphelinats aryens), plusieurs procédés propres au documentaire ou au film d’espionnage s’invitent dans ce mélodrame. Après, cette diversité de traitement, notamment celui de l’image, peut se retourner contre les intentions du réalisateur; comme le film repose beaucoup sur le flashback, la photographie change selon la temporalité et le lieu où l’intrigue se passe et sert de point de repère pour le spectateur. Par exemple, pour donner un effet « RDA des années 60 », on a un calque « vintage » un peu saturé et pour « la Norvège des années 2000 » on retrouve le ton bien grisonnant cher au cinéma scandinave. Peut être un peu trop flagrant pour amener un sujet aussi délicat.
Un mot rapide sur l’intrigue. Elle tient la route et reste très crédible. Adapté du livre d’Hannelore Hippe, le film arrive à nous dévoiler une vérité assez gênante, une vérité « de la honte ». Attention toutefois, cela reste un film à voir à tête reposée, qui demande un minimum de concentration et de notions historiques.
La vrai valeur ajoutée réside dans un jeu d’acteurs à la hauteur du sujet. En effet, la justesse et la maîtrise de Liv Ullmann suscitent beaucoup d’émotions.
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