May in The Summer de Cherien Dabis

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May est une palestino-américaine qui vit depuis 15 ans à New York et revient en Palestine pour se marier. Sa mère est profondément catholique et son fiancé est musulman. Le pitch semble assez sombre car on entend « Palestine » et « conflit religieux ». Cela dit le film est vendu comme une comédie donc on pense immédiatement à « Rock the Casbah » film sorti en novembre dernier. Un film sur la différence de culture orientale et occidentale et Hiam Abbass joue la mère dans les deux films.

En réalité c’est ni un film sombre ni un film à punchlines ou de comique de situation comme dans « Rock the Casbah ». C’est plutôt un film qui parle très bien de la famille, des rapports mère/fille avec une grande justesse et une pointe de dérision. Même si le film peut avoir quelques longueurs car on comprend vite comment les choses vont tourner, le film reste sincère et on passe un bon moment. Cherien Dabis en est l’actrice principale et également l’auteure et la réalisatrice du film. Le film fait écho à son premier long métrage « Amerikka » qui traitait d’une femme  palestinienne immigrant aux USA. Dabis est parfaite pour le rôle alors qu’elle-même confiait dans une interview qu’elle ne voulait pas jouer ce rôle au départ et appréhendait énormément. Le reste du casting n’est pas en reste surtout en ce qui concerne Alia Shawkat qui interprète la petite sœur et Bill Pullman qui interprète le père.

Les différences culturelles sont relevées  sans en faire un catalogue, de manière subtile avec une mise en scène qui nous fait comprendre que Cherien Dabis se moque de certaines mœurs qu’elles soient orientales (le fait que tous les mecs la matent pendant son jogging) ou occidentales (le fait que les américains transforment la mer morte en un lieu pour spring breakers mal élevés). Elle a elle-même cette double nationalité américaine et palestinienne qui lui permet d’être éclairée sur ces deux cultures. La B.O est un beau mix de musiques orientales et anglo-saxonnes et est particulièrement agréable.

Le film est construit sous forme non pas de chapitres mais de proverbes qui illustrent le parcours initiatique de May (son personnage est l’auteur d’un livre qui étudie les proverbes arabes). Les personnages sont assez complexes ce qui les rend plus intéressants et plus réels. La Palestine aussi est un pays qu’on a peu l’occasion de voir en dehors des images de guerre aux infos. Ici, on découvre la beauté de ce pays mais sans en faire des tonnes pour vendre une carte postale. A l’image des personnages du film, Dabis en montre les qualités et les défauts.

Un beau film.

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Experte des films indépendants. Du sud américain. Avec envolée d'oies sauvages. Et filtre Instagram. #Sundance

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