L’homme qu’on aimait trop d’André Téchiné

L’homme qu’on aimait trop d’André Téchiné
30 septembre 2014 Helene

« L’homme qu’on aimait trop » ou dans mon cas pas assez.

Présenté au festival de Cannes cette année hors compétition, le film reprend un fait divers connu en France, celui d’Agnès Le Roux (interprétée par Adèle Haenel) fille de la propriétaire du Palais de la Méditerranée (Catherine Deneuve) qui trahit sa mère sur les conseils de Maître Agnelet, avocat dont elle est tombée amoureuse (Guillaume Canet) et contre rémunération d’un parrain de la mafia. Elle disparait en 1977 sans que son corps ne soit jamais retrouvé, le principal suspect de sa disparition étant l’avocat …

Le film ne provoque presque aucune émotion, on regarde des images défiler sans bien comprendre ce que le réalisateur a voulu dire. Certaines scènes frisent le ridicule et d’autres donnent même le tournis. Cette volonté de toujours faire des plans rapprochés en caméra embarquée tout en évitant a tout prix le champ contre champ, donne des grands mouvements de caméra à 180 degrés qui filent la nausée.

Du coup, c’est très long, car on ne s’intéresse pas vraiment aux personnages qui ne sont d’ailleurs pas très développés.  On n’a aucun vrai élément sur leur psychologie ou par exemple sur les raisons du conflit mère fille qui a poussé Agnès à trahir sa mère. On regarde des scènes artificielles dont les interprétations n’arrivent pas à donner un supplément d’âme et créer une véritable histoire. Adèle Haenel, malgré la certaine fragilité qu’elle arrive à insuffler à son personnage, semble parfois réciter son texte. Guillaume Canet n’est pas formidable même si le rôle du jeune loup sans scrupules lui va à merveille. Sa transformation en homme d’un certain âge est assez ratée, outre le maquillage douteux sa voix reste celle d’un trentenaire!

Seule Deneuve s’en sort bien (et Judith Chemla qui interprète la maîtresse de l’avocat, césar de la meilleure actrice dans un second rôle pour « Camille redouble »). Elle est la seule qui suscite un tant soit peu d’émotions dans ce film inerte.

Le réalisateur cherche l’effet de style au lieu d’une réalisation qui aurait mieux fallu simple et efficace et au service de l’histoire. Ici ça tombe à plat, on regarde sans être touché, pire: on voit gros les ficelles de fabrication.

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Experte des films indépendants. Du sud américain. Avec envolée d'oies sauvages. Et filtre Instagram. #Sundance

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