The Rover de David Michôd

The Rover de David Michôd
8 juin 2014 Helene

Un film avec beaucoup de promesses : le réalisateur australien qui a signé « Animal Kingdom » à la réal et au scénario, un road trip westernien à la « Mad Max », Guy Pearce en bourru pas commode et Robert Pattinson en simple d’esprit.

Dès les premières images on comprend tout : le film jouit d’une vraie mise en scène et d’acteurs au sommet de leur art mais le scénario manque cruellement de tension dramatique. Le film se tient dans une Australie apocalyptique dominée par le dollar américain et le peuple asiatique.

Eric (Guy Pearce) a une fâcheuse tendance à ne pas répondre aux questions et à s’énerver facilement. Notamment lorsqu’on lui vole sa voiture(Mad Max on vous a dit!). C’est l’histoire de ce type qui fait tout pour la retrouver et prend en otage le frère simple d’esprit du voleur, Rey (Robert Pattinson). Guy Pearce est habité par cette tension tout au long du film et délivre une véritable démonstration d’acteur. Idem pour Robert Pattinson, touchant en simplet, ne tombant pas dans le ridicule malgré un rôle qui s’y prête. Le look a d’ailleurs été imaginé par lui et Michôd ; les dents sales, la coupe de cheveux… Les films de Cronenberg avaient commencé à montrer le potentiel de Pattinson mais c’est le premier film où on voit son talent.

La mise en scène est au top : des plans chiadés et une vraie esthétique, des travellings avant qui rappellent Nicolas Winding Refn. Mais le film a son propre style et c’est la force de Michôd, il se différencie d’une mise en scène indé américaine à la Jeff Nichols. Par exemple, il ose mettre en bande sonore une chanson de RnB sino-anglaise sur des plans de ses deux personnages s’éloignant dans les plaines. L’utilisation du son est d’ailleurs très importante : des silences quasi-omniprésents succédés par une bande son anxiogène à une ou deux notes, des coups de feu surpuissants et de la pop thaïlandaise. Michôd a décidemment un style original au son et à l’image.

En revanche, c’est en tant que scénariste que cela pêche franchement. Le McGuffin que représente la voiture, le personnage principal qui tire sur tout ce qui bouge et des méchants pas franchement méchants…beaucoup de bruits et finalement peu d’intérêt. On ne s’identifie pas aux personnages, on n’est pas embarqué par leur périple.

En bref, une réalisation au top, un Guy Pearce toujours en forme, la naissance d’un grand Pattinson, mais un scénario qui ennuie …vous êtes prévenus !

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Experte des films indépendants. Du sud américain. Avec envolée d'oies sauvages. Et filtre Instagram. #Sundance

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