300 la naissance d’un empire de Noam Murro

300 la naissance d’un empire de Noam Murro
13 mars 2014 Laura Kressmann
En partant du fait que j’aurais mis une note de 3/5 au premier film 300 avec le combat épique du roi Leonidas, vous arrivez rapidement à la conclusion que ce film n’est pas aussi bien. Cependant, il y a quand même quelques aspects de ce film d’ 1h40 qui restent divertissants et qui m’ont fait apprécier l’expérience.
Tout d’abord, je dois évoquer la plus grosse faiblesse du film qui m’a le plus perturbée ou du moins, le plus déçue par rapport au premier volet. Comparé à 300, l’histoire est éclatée entre différentes unités de temps et les nombreux personnages rendent l’intrigue bien moins percutante. A l’inverse dans le premier film, l’intrigue se concentrait sur 300 spartiates qui se battaient au nom de la liberté et de la justice dans un combat perdu d’avance. Ici, on retrouve ce même ultimatum et cette situation désespérée, avec cette fois-ci la flotte grecque et son commandant Themistocles. Mais avant d’être plongé dans le coeur de l’action, on est obligé d’avoir une piqure de rappel et une présentation des nouveaux personnages. C’est par le biais d’une voix-off, que l’on comprend les tenants et aboutissants de l’histoire. En effet, le film relate ce qui se passait dans le reste de la Grèce pendant que Leonidas était lui en train de défendre les frontières lors du premier volet. Par conséquent, ça revient à faire « précédemment, pendant ce temps et à suivre dans cet épisode ». Ceci est assez déroutant, donne l’impression de « trop de bavardage » et ce, au détriment de l’intensité dramatique; lorsque l’on voit le héros se battre 10 ans plus tôt, on se doute bien qu’il va survivre…
Malgré tout, cette gymnastique de temporalité et de lieux donne au film une certaine complexité et réussi à rassembler et connecter toutes les intrigues entre elles. C’est ici le principal défi mais aussi malédiction du film dit « numéro 2 »: faire le lien entre tous les films de la trilogie mais souvent à ses dépends.
Aussi, n’étant pas une anti-3D, je dois quand même déplorer son utilisation dans la plupart des scènes. J’admets qu’elle est plutôt bienvenue et justifiée pour ce genre de cinéma et pour l’intérêt de l’expérience, mais je pense que dans ce film, on perd l’esprit du premier opus et de son concept d’origine. Il est vrai que ce qui m’a principalement fait apprécier 300, c’est le respect du concept original de la BD de Frank Miller. Avec comme signature des  plans trop empesés, des panoramiques à répétition et l’excès de slow-motion, on pouvait retrouver les sensations connues lorsqu’on lisait la BD et cette esthétique du combat et de la violence. On avait le temps de contempler (aussi bien pour les hommes que pour les femmes) l’art du combat sparte (et sa brutalité) comme si on était en train de tourner les pages encore et encore. Dans ce film, grâce à la 3D, on est vite immergé au coeur d’un champ de bataille, aussi réaliste que dans un jeu vidéo, on est complètement perdu dans la confusion la plus totale.  Les mouvements sont saccadés, rapides et dans tous les sens, a tel point, qu’on soupçonnerait presque que ce désordre général soit voulu. De toutes manières, on sait bien qu’une pluie torrentielle, une nuit noire et la 3D, sont les armes secrètes pour cacher les imperfections et les retouches de post-production. Dommage pour l’acteur principal qui à dû s’entrainer pendant des mois entiers, sans que l’on puisse pleinement profiter des fruits de son travail…
Encore un fois, tout n’est pas à jeter avec la 3D. Si les combats corps à corps ne sont pas franchement impressionnants, il n’en reste pas moins que les scènes avec les navires de guerres, les plans sous l’eau et le panoramique d’Athènes à feu et à sang sont juste bluffants.
Donc que faut-il retenir de ce film? Themistocles a bien moins de charisme que Leonidas (Gerard Butler) et sa bande. Force est de constater qu’il y a beaucoup de visages inconnus et pas du même calibre que Michael Fassbender ou David Wenham. On n’a pas vraiment de fin épique puisqu’elle ouvre la voie à un troisième volet. Cependant, deux choses sortent du lot. Premièrement, les affrontements tactiques entre la flotte grecque et perse sont tout de même appréciables, même si les combats aux corps à corps sont moins présents. Cela est d’autant plus vrai, qu’il est particulièrement périlleux de rendre divertissant sur grand écran de tels combats maritimes. C’est un « Battleship » version Antique!
Deuxièmement, contrairement à mes inquiétudes après avoir vu la bande d’annonce, Eva Green est juste aussi folle que parfaite dans le rôle d’Artemisia, une chef d’armée complètement psychopathe. Pour être franche, je pense que c’est le rôle qui lui va le mieux. A se demander si elle peux jouer autre chose aux vues de ses rôles précédents.
Pour conclure, c’est un bilan en demi teinte pour ce film qui arrive néanmoins à remplir sa mission: tout en surfant sur la nostalgie 300 sans l’égaler, il donne assez de matière donner l’envie de voir le dernier film de la trilogie.

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Experte en films de badass et en BONS blockbusters. Le Mainstream a du bon mais pas quand c'est cheap #Oscars

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