Creed – L’héritage de Rocky Balboa

28 janvier 2016 Damien Cubi

Malgré une mécanique archi connue, Creed fonctionne encore grâce à l’alchimie parfaite entre Rocky et son héritier.

Tout le monde connaît Rocky. Au pire certains l’assimilent parfois à un célèbre chien dont le passe temps favori est de s’amuser avec son copain Rox. Mais pour la majeure partie, il reste un boxer dont l’histoire s ‘étire sur 6 films qui sont devenus plus ou moins cultes. Une constante : c’est toujours la même histoire. Alors la question se pose : Pourquoi aller voir un film dont on sait exactement ce qu’il va se passer ? Bah parce que ça marche encore.

Adonis Johnson (Michael B. Jordan), le fils d’Apollo Creed, adversaire puis ami de Rocky (cf les épisodes précédents) n’a jamais connu son père, mort sur le ring avant sa naissance. Analyste financier le jour, il dérouille des petites frappes dans des combats clandestins la nuit. Mais pour devenir un vrai boxeur comme Papa, rien ne vaut les conseils d’une ancienne gloire qui vit à Philadelphie, Rocky Balboa.

La partie boxe ne m’a pas spécialement intéressée. Exception faîte du premier combat en « immersion », filmé caméra à l’épaule en plan séquence sur le ring, c’est du vu et revu. Les adversaires sont volontairement transparents et on se fiche de savoir si mini Creed gagnera le combat final ou pas. Le film dure plus de 2h et on ne s’ennuie pas, c’est un fait. Mais la valeur ajoutée, ici c’est la relation entre Rocky et Adonis Creed qui fonctionne à merveille.

Contrairement à Rocky Balboa (2006) où sa relation avec son fils biologique était survolée, il a trouvé du répondant dans Creed. L’alchimie entre les deux est évidente. Face à Stallone, il fallait quelqu’un de solide. Michael B. Jordan est comme un taureau enragé qui dévaste tout sur son passage. A son jeu basé sur la présence physique, s’ajoutent sensibilité et humour. Il vaut beaucoup mieux que son rôle dans l’immonde reboot des 4 fantastiques et Fruitvale Station (du même réalisateur doué Ryan Coogler) en est la preuve parfaite.

Et Sylvester Stallone alors ? il vaut beaucoup mieux que son image caricaturale de Rambo ou d’Expendable. Dès le premier film il avait donné à Rocky une véritable consistance. Ce rôle de quasi simplet plein de fêlures reste sans aucun doute son meilleur. On a tendance à oublier qu’il avait été nommé à l’oscar du meilleur acteur à cette occasion. Ici, vieillissant et affaibli physiquement, il est véritablement touchant dans son autre combat. Et même drôle ( !) dans sa façon de tout prendre au premier degré. Il a d’ailleurs déjà remporté le Golden Globe du meilleur second rôle en attendant peut être mieux…

Ça passe encore pour ce spin-off mais si on pouvait s’éviter un autre opus ou l’arrière petit fils d’Apollo Creed décidait de combattre avec le petit neveu par alliance d’Ivan Drago pour venger la famille, ce ne serait pas plus mal. Parce qu’à un moment, on va se lasser.

Creed 2 est déjà annoncé pour 2017 ? Bon, on verra au moment alors.