Dieumerci ! de Lucien Jean-Baptiste

Dieumerci ! de Lucien Jean-Baptiste
16 mars 2016 Damien Cubi


Un feel good movie familial gentillet au scénario candide et bourré de clichés que ses interprètes principaux rattrapent grâce à leur énergie.

« Pour bien jouer la comédie, il faut bien connaître son partenaire » Cette phrase prononcée au début du film par Clément (Baptise Lecaplain) résume très bien ce qui fonctionne dans ce film plein de bons sentiments « guimauvesques, » et de clichés mais qui tient le cap grâce à l’alchimie entre ses deux acteurs principaux.

Dieumerci (Lucien Jean-Baptiste) sort de prison, il a 44 ans et un rêve de gosse : devenir comédien. Pour mettre toutes les chances de son côté (ou pas), il décide de s’inscrire à un cours de théâtre parisien à 1500 euros le trimestre pour présenter concours de jeunes talents à Paris. Il y croisera notamment Clément, jeune glandeur de 22 ans avec qui il devra collaborer.

Dieumerci!, c’est un peu comme commander un banana split sur lequel il y aurait une quantité astronomique de chantilly alors qu’on a précisé au serveur que l’on en voulait qu’une once parce que trop, c’est écoeurant. Et dans ce cas, puisqu’il est servi, autant le manger mais non sans avoir mis ce surplus désagréable sur le côté.

Evacuons d’emblée les clichés et autres poncifs qui jalonnent le scénario. Pêle-mêle : les cours de théâtre parisiens remplis de fils à papa, le prof de théâtre avec son foulard qui perçoit des choses que personne n’a encore vu, le métier de comédien qui n’en est pas vraiment un, l’ex taulard sensible qui fait fi des préjugés et j’en passe.

Je n’attendais rien de particulier du réalisateur de La Première Etoile, premier film gentillet qui avait déjà les mêmes défauts. De ce film Lucien Jean-Baptiste reprend la recette éculée qui lui avait réussi, à savoir placer ses personnages principaux dans un contexte hostile. La famille guadeloupéenne au ski a laissé place au quarantenaire pauvre sortant de prison débarquant dans un cours de théâtre parisien élitiste. On pourrait ajouter Clément le fils à papa contraint de travailler en intérim sur un chantier. De ces situations, nait naturellement une empathie pour le binôme que tout oppose au départ mais qui finit par s’aimer. Comme dans tout « buddy movie » en somme.

Les buddy movies (films de potes) fonctionnent grâce au tandem. Ici Baptiste Lecaplain et Lucien Jean Baptiste et sont très justes et parfaitement secondés par Firmine Richard qui joue la mère de Dieumerci. Le premier joue le faux dur sans trop en faire et le deuxième suscite la sympathie dans son rôle de loser je m’en foutiste (qu’il commence à accumuler soit dit au passage). En revanche, le reste du casting sert à faire le nombre et allonger le générique.

On se retrouve donc avec un feel good movie familial mais qui au final ne traite qu’en surface le fait de réaliser son rêve de gosse, ou de la difficulté de devenir comédien. Le scénario tient sur un ticket de métro et certaines ficelles sont si grosses que ce sont plutôt des cordes sur lesquelles on a trop tiré.

Mais malgré ce, on ne s’ennuie pas et à la fin, les plus sensibles pourraient presque laisser couler une petite larme qui n’aurait rien de fatale. Pour les autres, contrairement à ce que disait Roger Glover dans le plus célèbre des buddy movies d’action, ils ne sont pas forcément trop vieux pour ces conneries.

 

Est-ce #DudeChick ?

Trop de bons sentiments tuent la gentillesse. Ou l’inverse.
Au fait  #Dudechick c’est quoi? 

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image source: WildBunch Films

Expert en films francophones de moins de 3h qui font marcher les neurones mais sans prendre la tête. #Cesars

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