The Voices de Marjane Satrapi

The Voices de Marjane Satrapi
29 mars 2015 Helene

Film inclassable mi film d’horreur mi film parodique, on rit jaune (ou rose fluo), avec une réalisation propre et un Ryan Reynolds sous acide qui nous montre enfin toute l’ampleur de son talent.

Sur le papier le film a l’air complètement loufoque dans le mauvais sens du terme: Ryan Reynolds, un chien et un chat qui parlent, tout ça emballé dans un thriller sanglant à l’ambiance de comédie musicale.

Mais ce qui pouvait être une énorme catastrophe est tout simplement génial. Ryan Reynolds d’abord, dont on commençait à entrevoir le talent depuis “Buried” et que l’on a aimé dans “Captives. C’est lui qui s’est intéressé au projet et qui s’est proposé pour le rôle de Jerry Hickfang. Il donne du caviar à sa réalisatrice en improvisant énormément, étant tantôt attachant, flippant, drôlissime, totalement barjo quoi. En bon schizo au dernier degré, il réussit même le tour de force de faire les voix de sa bonne conscience alias son chien Bosco et de son diable intérieur, son chat Monsieur Moustache (ainsi que tous les autres animaux du film). Il se paye en prime le luxe de lui affubler un accent écossais à couper au couteau, tout ça de sa propre initiative (la réalisatrice voulait faire appel à des doubleurs).

Gemma Arterton est parfaite également surtout dans la deuxième partie du film avec ses moues de pin-up des années 50, incarnant la féminité (et le sexe !) & créant un équilibre parfait avec le tueur asexué pour lequel on peut avoir de l’attachement.

Le scénario est donc délirant mais aussi bien ficelé. C’est une folie contrôlée, la réalisatrice sachant parfaitement où elle veut nous emmener. On vit la maladie mentale de Jerry avec lui: le déni de sa situation à travers « sa vie en rose », ses moments de lucidité, sa détresse, sa lutte pour faire ce qu’il faut. On a surtout de la compassion pour ce sociopathe psychotique. On parvient même à s’identifie à lui pendant une scène où sa psychiatre nous pousse à nous interroger sur nos propres voix intérieures. C’est flippant et très drôle. C’est efficace grâce à la réalisation de Marjane Satrapi réalisatrice de Persépolis. Elle s’éclate avec le montage alternant le monde réel et imaginaire, avec les références parodiques de genre (le plan boobs juste avant poignardement en règle) et avec ses cadres originaux et une photo hyper soignée. Bref, un bon gros délire. Mini spoiler: le film vaut le coup rien que pour le générique de fin… “Sing a happy song”.

Est-ce #DudeChick ?

Complètement barré et super drôle ! Film culte !

Au fait  #Dudechick c’est quoi? 

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Focus sur MARJANE SATRAPI

  • Comment en est-elle venue à réaliser “The Voices” ?

Au gré de différents projets, un peu par hasard, après avoir été cataloguée spécialiste des enfants ou du monde musulman alors qu’elle est athée, et refusé de tourner “Maléfique”, on lui a proposé “The Voices”. Elle était en compétition avec 3 réalisateurs qui avaient déjà travaillés sur des thrillers mais l’a emporté mais avec un budget très serré de 11 millions de dollars (9 millions d’euros) et seulement 33 jours pour tourner.

  • Le défi de tourner avec des animaux :

Autant le chien était obéissant mais le chat, n’en avait rien à battre de ce qu’il devait faire (typique!). Du coup, le monteur Stéphane Roche tournait juste les plans du chat le soir quand le plateau était vide. Ajoutez à ça que tourner avec des animaux coûte extrêmement cher. On les entend parler 18 minutes mais on les voient que 4 minutes et demi à l’écran, subtilité qui leur a demandé 6 mois de travail! La réalisatrice voulait carrément droguer le chat et lui filer de Lexomil ! (la production ne l’a pas laissé faire !)

  • Le générique de fin de fou a failli être totalement différent:

La musique prévue au départ était trop cher car les droits étaient détenus par la famille Jackson et ils en demandaient 1 millions de dollars ! Ils se sont donc tournés vers “Sing a Happy Song” de The O’Jays pour la modique somme de 7000 dollars…Et c’est juste parfait.

image source: Le Pacte

Experte des films indépendants. Du sud américain. Avec envolée d'oies sauvages. Et filtre Instagram. #Sundance

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