Still Alice de Richard Glatzer & Wash Westmoreland

Still Alice de Richard Glatzer & Wash Westmoreland
27 mars 2015 Laura Kressmann

Vignettes-ratings-Inception-Fr-1000x1000Il y a des films comme ça, qu’on redoute, qu’on approche avec une certaine méfiance, non pas parce qu’ils semblent mauvais, au contraire, mais parce qu’ils vont vous pousser dans un univers et une thématique difficile. Le tout avec une mise en scène et un jeu d’acteur parfaitement maîtrisés. Comme “Amour” de Michael Haneke ou “Nebraska” (lien) d’Alexander Payne par exemple.

“Still Alice”, est tout à fait ce genre de film. Récompensé d’un oscar (lien vers les resultats), c’est un film à voir. J’ai donc découvert le film sans savoir exactement de quoi il s’agissait. L’affiche m’annonçait déjà la couleur; une femme forte, la cinquantaine, traversant une terrible épreuve… C’est vrai que l’idée de voir Julianne Moore dépressive ne m’a pas enthousiasmée.

Mais voilà, à peine le film commencé, on se plonge volontiers dans la vie paisible, presque trop parfaite d’Alice, mère de trois enfants, vivant avec un mari à l’esprit vif et renommé qui enseigne comme elle à la prestigieuse université de Columbia. Mais tout bascule, par petites touches à travers des signes d’alerte qui ne trompent pas. Alice fait preuve de beaucoup de courage lorsqu’elle apprend  qu’elle souffre de la maladie d’Alzheimer et affronte le problème à bras le corps.

Entre pragmatisme et peur de l’inconnu, de l’extrême dépendance jusqu’à la perte de son identité, les réalisateurs Richard Glatzer & Wash Westmoreland nous proposent quelques belles scènes qui nous mettent totalement dans la peau d’Alice. Lorsqu’elle se perd en plein milieu du campus après son jogging, les rotations de caméra à 360 degrés  avec un flou prononcé et des sons dissonants, vous font perdre tous vos repères. Reprenant son souffle, Alice est d’abord sonnée par l’effort, déboussolée puis affolée. Cette montée progressive de l’inquiétude est accentuée aussi bien par ces effets de style que par le regard très expressif de l’actrice.

Autre élément qui m’a beaucoup marquée, c’est l’utilisation de la technologie auprès de la maladie. Alice, utilise régulièrement son smartphone et son laptop pour le meilleur et pour le pire. Alliés et parfois ennemis, ses outils lui permettent d’entretenir sa mémoire, skyper ses enfants, mais aussi constater la dégradation de sa maladie, et enregistrer un dialogue morbide avec elle-même.

Donc des réussites et une intention louable qui décrivent une réalité pas toujours facile à affronter.

Néanmoins, j’ai 2 gros bémols sur ce film:

D’abord, le film dans son ensemble est assez inégal, oscillant entre des scènes poignantes et d’autres too much. L’ambiance générale du film m’a fait penser à la série “the Big C” qui relate le drame d’une mère de famille atteinte du cancer qui veut célébrer la vie au lieu de dramatiser la maladie. Ce qui me dérange, c’est que l’on tombe vite dans l’apologie du larmoyant, dans la démonstration de force, du pleurer pour pleurer…  La prise de conscience oui, l’exaltation du triste moins.

Movie Guide Me_kristen-stewart-and-julianne-moore-on-the-set-of-still-alice_3

Autre gros point négatif c’est l’interprétation de Kristen Stewart qui joue la plus jeune fille d’Alice. Je ne suis pas du tout convaincue par son jeu. Ironie, puisque son personnage a l’ambition de devenir actrice et prend des cours pour percer à Hollywood. Stewart, surjoue, manque de spontanéité, porte des masques au lieu d’incarner son personnage. Face à Julianne Moore, la comparaison est rude. Une bouche entrouverte et la main dans les cheveux ne peuvent pas transmettre toutes les émotions. Bref, un jeu beaucoup trop démonstratif, assez puéril, au final pas très convainquant.

Pour conclure, on a un beau film dans l’ensemble, grâce à l’impressionnante performance de Julianne Moore. Il vous attendrit, vous effraie et vous révolte d’observer une femme courageuse luttant contre la maladie. Il y a certes des maladresses, mais il vaut le coup de baisser la garde et de se laisser emporter par l’histoire.

Experte en films de badass et en BONS blockbusters. Le Mainstream a du bon mais pas quand c'est cheap #Oscars

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