Birdman d’Alejandro Gonzalez Inarritu

Birdman d’Alejandro Gonzalez Inarritu
7 mars 2015 Helene

C’était le film que j’attendais le plus de ce début d’année.Vignettes-ratings-Batman-Fr-1000x1000
Encensé aux USA, sans oublier l’oscar du meilleur film, un casting parfait avec le retour de Batman en Birdman donc, Alejandro Gonzalez Inarritu dont on est super fan (son prochain film : ‘The Revenant’) on était super excités à l’idée de le voir. Nous avions donc de grandes attentes. 
Attentes satisfaites. Monté comme un long plan séquence, c’est au-delà d’un scénario qui peut dérouter, une performance de réalisateur et d’acteurs. Michael Keaton, qui nous avait manqué (il n’a pas eu l’oscar #damnit), fait une performance hallucinante de cette star de cinéma déchue, Riggan Thompson, mi-géniale mi-tarée. Si la jeune génération n’a pas encore vu Batman 1 et 2 de Tim Burton, c’est le moment ! Emma Stone et Edward Norton apportent leur pierre à l’édifice avec leur interprétation bluffante. Lui, en acteur de l’extrême mégalomane et elle en ex-toxico, fatiguée de voir l’absurdité de sa vie et celle de son entourage._AF_6405.CR2

Ce film, qui donne l’impression d’être tourné en long plan séquence est en fait  coupé de manière invisible, notamment lorsque le noir se fait à l’image : c’est-à-dire dans les passages de portes (ça donne envie de revoir « La Corde » d Alfred Hitchcock). Les acteurs ont dû faire leur dialogue et parfois leur long monologue en une prise. Le résultat est génial !


Idem pour la mise en scène en elle-même : rien que pour les mouvements de caméra et les angles de prises de vue, le film peut être une référence étudiée dans les écoles de cinéma. Les décors sont aussi dingues pour avoir pu s’adapter à ces conditions de tournage et également la photo du grand Emmanuel Lubezki (“Gravity”, “Tree of Life”, “Sleepy Hollow”…) qui a remporté l’oscar pour ce film !
L’atmosphère particulière du film est créé par tous ces éléments. La musique y participe beaucoup également : du jazz très rythmé qui fait penser à la BO d’un autre grand film, “Whiplash”.

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Michael Keaton as “Riggan” in BIRDMAN. Photo by Alison Rosa. Copyright © 2014 Twentieth Century Fox.

Les nombreuses ellipses et le fait de toujours suivre les acteurs sans coupure rendent le tout stylé et nous fait confondre le réel et l’imaginaire, à l’image de Riggan Thompson !
Le scénario peut en dérouter certains mais lance un gros pavé dans la mare du show-business, éclaboussant tout le monde au passage : acteurs, réalisateurs, critiques, journalistes, spectateurs…
Le film fait en sorte qu’on n’ait pas d’autres choix que de s’accrocher au personnage de Riggan/Birdman et d’avoir de la compassion pour lui tout en étant dérouté par sa folie.
Beaucoup de personnes m’ont d’ailleurs interrogée sur certains passages du film et notamment sur la fin. Sans pouvoir la révéler, disons qu’elle est volontairement à l’interprétation de chacun.

Ce qui est sûr, c’est que ce film tient plus du lyrisme que du tragique, de l’espoir plus que de la résignation, même si l’ironie et l’hypocrisie n’y sont pas étrangers…

Un film sur l’envol…

Experte des films indépendants. Du sud américain. Avec envolée d'oies sauvages. Et filtre Instagram. #Sundance

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