Cold in July (Juillet de Sang) de Jim Mickle

By in Reviews

Vignettes-ratings-PULP-Fr-1000x1000 (1)
Ce film est d’apparence sans surprise. Auto défense, père de famille et place dans la société dans une ville au Texas… on se doute de la suite. Sauf que le casting, la photographie, comme le travail de reconstitution et la structure de scénario donne quand même une belle proposition faite par Jim Mickle (We Are What We Are, Le Prix de la Loyauté). C’est justement le vrai intérêt de ce film, le réalisateur s’attache à destructurer le genre du thriller et à détourner les codes du genre pour nous surprendre.

MovieGuideMe_ColdInJuly_Reviews_3

Le casting:

Après Dexter, c’est vrai qu’on était impatient de voir ce que Michael C. Hall. Et on n’est pas déçu. Dans le rôle de Richard Dane, il joue parfaitement le bon père de famille choqué d’avoir abattu un homme. Belle ironie après avoir joué pendant plusieurs saisons un tueur en série.

Ce début d’intrigue nous rappelle forcément celui de A History of Violence de Cronenberg avec Viggo Mortensen mais le développement est traité complètement différemment. Plongé dans les années 80, et après cet évènement tragique, Richard Dane loin d’être naïf, comprend rapidement que la situation n’est pas aussi simple que celle qui lui est présentée.

C’est au fil des évènements qu’il va s’associer de manière assez fortuite avec Russel (Sam Shepard) un vieux taulard assez flippant et Jim Bod (Don Johnson), inspecteur privé plutôt loufoque, et forment tous les trois un trio assez improbable. Improbable mais bien sympathique. En effet, toujours dans la logique de casser les codes du genre, ce sont des personnages avec lesquels on peut s’identifier, parfois en être effrayé, mais on est quand même amené à s’attacher à ce trio. Très dramatiques mais aussi dans l’auto dérision, on obtient des dialogues très poignants et assez savoureux.

MovieGuideMe_Reviews_ColdInJuly

La photographie et l’ambiance:

Sans aucun doute, ce film s’inspire de plusieurs influences. Mis à l’épreuve dès le début du film, le réalisateur met l’accent sur un jeu d’ombres & de lumières pour créer une réelle tension dans la scène. De plus, les positionnements de la caméra permet de renforcer cette bonne écriture cinématographique très efficace. Par exemple, les plans rapprochés sur Michael, lorsqu’il cherche dans le couloir l’homme qui s’est introduit chez lui sont très réussis.

On est donc plongé dans le quotidien de ce personnage principal, en partageant son stress mais aussi en étant immergé dans son environnement très 80’s. Le travail sur le décor y joue beaucoup, avec le petit clin d’oeil sur les motifs très voyants des canapés de cette époque…

Cet univers est accentué par un jeu sur le contraste des ombres & lumières et des couleurs très saturées comme un bleu roi, un rouge vif ou un jaune sépia. C’est cette photographie qui donne une dynamique au film comparé à une mise en scène plutôt lente.

Ce que j’ai vraiment apprécié dans ce film, c’est la musique,très fidèle à l’époque. La petite virée en voiture avec une musique bien rythmée comme Cosmo Black a été pour moi le meilleur moment du film.

Donc des choix artistiques assez futés néanmoins contrastés avec une structure narrative pas toujours évidente.

MovieGuideMe_ColdInJuly-Reviews2

La structure du scénario:

En effet, le début du film reprend les mêmes bases que A History of Violence, mais va vite dévier vers une histoire de vengeance assez violente. Testostérone et gros flingues, on passe petit à petit vers une montée de la violence un peu comme dans Blue Ruin. Comme dans 2 chapitres distincts, il y a un avant et après Richard Dane. Cette structure est un peu perturbante et pourrait être source de confusion car plusieurs objectifs s’entremêlent avec une soif de vengeance assez soudaine.

C’est sûr, ça casse les codes mais peut être un peu trop. Rappelez vous de The Place Beyond The Pines, exemple extrême de cette construction très bancale avec 2 histoires pour un seul film.

Donc du bon père de famille à la bande de justiciers fous de la gâchette, il n’y a qu’un pas . On est au Texas mais quand même!

La dernière scène est d’ailleurs très symbolique de cette esthétisation progressive de la violence, presque trash, très proche d’un bon Tarantino (Pulp Fiction n’est pas loin).

Experte en films de badass et en BONS blockbusters. Le Mainstream a du bon mais pas quand c'est cheap #Oscars

0 Avis

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.