Cette semaine, je suis allée voir un film indépendant sous le thème de l’océan et de l’Ecosse, terre mystérieuse qui regorge de mythes et légendes. FOR THOSE IN PERIL a été remarqué l’année dernière au Festival de Cannes avec en récompense une Caméra d’Or et un prix à la Semaine de la Critique.
C’est l’histoire d’un jeune homme, Aaron, qui a survécu à un terrible accident: récemment, il est parti en mer avec son grand frère et ses amis sur un bateau de pèche, mais lui seul en est revenu. N’ayant aucun souvenir de cet épisode tragique, il cherche malgré tout à surmonter cette épreuve alors que les habitants de cette petite bourgade de pécheurs deviennent de plus en plus dubitatifs à propos de ce soit disant accident. On comprend rapidement qu’Aaron a toujours été un marginal et a vécu en marge des autres habitants ayant pour seul soutient contre toutes sortes d’intimidations, son grand frère. Pleurant avec sa mère célibataire le frère qu’il affectionnait tant, Aaron s’accroche à son propre monde et imagination.
Entre la compassion et le doute, la tension s’intensifie à mesure qu’on avance dans le film. En effet, Aaron est fragile mais, à travers ses souvenirs et sa nostalgie, on soupçonne que cela peut cacher quelque chose de bien plus inquiétant. Je pense que la tension dramatique est habilement menée grâce au rôle principal joué par George Mackay plutôt impressionnant du haut de ses 21 ans.
De plus, je trouve que la recherche de texture associée à la poésie de l’histoire, font les aspects les plus intéressant du film. D’un côté, on a l’omniprésence de l’eau qui donne alors un certain style et ambiance tout au long du film; d’ailleurs l’acteur principal donne particulièrement de sa personne à de nombreuses reprises en tournant et nageant dans l’eau glacée. Imaginez le son des vagues aussi menaçant que majestueux ou encore enivrant, comme si on dérivait de plus en plus dans l’imaginaire d’Aaron. De l’autre côté, j’ai particulièrement aimé la qualité de l’écriture qui aurait pu être bien plus farfelue. Il est vrai, que plus on avance dans l’histoire, plus on est intrigué et plus on veut s’avoir la vérité au sujet d’Aaron; c’est là la réussite du film. Pour y parvenir, le scenario est construit sur les bases d’un conte qui s’inspire des anciens mythes d’un pays qui regorge de légendes qui eux mêmes, bercent depuis des années la population d’Ecosse (la terre du fameux monstre du Loch Ness).
Mais alors, pourquoi avoir mis un telle note? Pour trois raisons:
D’abord, je dois admettre que le réalisateur à succombé au plaisir coupable d’utiliser à de trop nombreuses reprises le même procédé visuel pour l’intérêt de l’histoire; Trop de zoom in/ out flouter/ déflouter ainsi que des plans par derrière l’épaule qui vous donneront une impression de déjà vu pour un film de seulement 1h30. Ne pas abuser des bonnes choses au risque de les desservir.
Aussi, afin d’accentuer la tension dramatique, là aussi, on peut regretter une certaine redondance lorsqu’il s’agit d’exposer les situations de solitude avec le personnage principal reclus dans sa chambre.
Enfin, puisqu’il ne s’agit que du troisième film de Paul Wright, le film plein de promesses et très encourageant suppose encore mieux pour ses futurs projets et me pousse donc à lui laisser une marge de progression.
Pour conclure, c’est le résultat d’un bel équilibre entre le thriller et un film conceptuel qui vous fera passer un moment de qualité. Je ne serai pas surprise s’il reçoit un prix au BAFTA étant donné ses nominations.
S’il n’est plus disponibles dans vos salles, n’hésitez pas à aller sur les plateformes VOD, puisqu’il profite d’une sortie simultanée.
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