Ça déchire ! Voilà ce qu’on aurait envie de dire en sortant de la salle de cinéma après avoir vu ce film d’espionnage pas comme les autres. Exit le côté lisse et tombeur de James Bond, bonjour le côté complètement déjanté de Kingsman, deuxième comics de Mark Millar adapté par Matthew Vaughn après “Kick-Ass”. Ce film est une véritable chorégraphie cinématographique. Tout est pensé, orchestré, millimétré pour donner un rendu le plus réel possible et surtout le plus spectaculaire qui soit.
Il est bien évident que Colin Firth, Samuel L. Jackson, Michael Caine et Mark Strong sont les premiers acteurs que l’on retient et qu’on aurait envie d’attendre au tournant. Malheureusement – ou plutôt fort heureusement – ils nous donne tous les quatre une interprétation parfaite et sur-mesure, tout aussi impressionnante les unes que les autres. Les scènes de bagarre de Colin Firth (mises en scène par le chorégraphe de Jackie Chan) sont un vrai délice pour les yeux surtout quand on sait que l’acteur a joué un rôle aussi important et conventionnel que le roi George VI . Il n’est pas que la simple figure d’homme-espion sans aucune attache, mais aussi il possède également une figure de mentor pour le jeune Eggsy à qui il enseignera les valeurs des Kingsman. Il ne fait pas oublier le petit zozotement spécial, non prévu dans le scénario (voir le Q&A de Colin Firth et Matthew Vaughn ici) que donne Samuel L. Jackson à son personnage qui est aussi drôle que ridicule.
Mais les véritables têtes d’affiche sont les jeunes recrues sélectionnées afin de passer des tests pour intégrer Kingsman. Taron Egerton qui interprète Eggsy, (un jeune anglais venant de la banlieue de Londres, ayant perdu son père très jeune) n’avait jamais tourné au cinéma avant ce film et sans sort très bien. De même que Sophie Cookson (Roxy). Le fait d’avoir pris de jeunes acteurs en devenir dont on ne connaît pas encore le nom, permet de mettre le film dans la catégorie des outsiders des films d’espionnage à l’instar de “Kick-Ass”, qui a fait connaître Aaron Taylor-Johnson et qui prenait les films de super héros à contre-pied.
Kingsman est une inspiration et un concentré de culture britannique (la “Britishness” comme ils disent). Il y a bien évidemment l’inspiration des James Bond avec l’agent secret ayant à disposition un de tas d’outils high tech, un M (Micheal Caine) et un Agent Q toujours à l’affût de tout (Mark Strong). La référence aux chevaliers de la Table Ronde avec les noms de code venant des conquérants de la quête de Graal. Harry Hart (Colin Firth) et Richmond Valentine – un geek de psychopathe ayant horreur de la vue du sang (Samuel L. Jackson), sont tous les deux férus de film d’espionnage et en font référence tout au long du film. Sans oublier le petit clin d’oeil à la saga Star Wars dont il est fan en ayant pour guest Mark Hamill (Luke Skywalker).
Les costumes sont classes et impeccables, le sur-mesure étant mis en avant. A l’instar de “Kick-Ass” Matthew Vaughn nous montre une fois de plus son talent dans l’art de filmer les scènes d’action. Les scènes de bagarres sont impressionnantes que ce soit du point de vue interne (à travers Harry Hart ou Eggsy – ce qui nous permet de vivre l’action en son coeur) ou du point de vue externe. Nous ne sommes finalement pas que de simples spectateurs et restons constamment sur le qui-vive.
Kingsman est en fait une synthèse des précédents films réalisés par Matthew Vaughn. On y retrouve les scènes dans un pub comme dans son premier film “Layer Cake”, des scènes d’actions de violence similaire à “Kick-Ass” et le côté camp d’entraînement académique de “X-Men : Le Commencement”.
Voilà un film dingue à ne rater sous aucun prétexte.
