Rencontre avec Scorsese
Depuis le 14 Octobre et jusqu’au 14 Février, à la cinémathèque de Paris se tient la première exposition consacrée à un réalisateur incontournable du 21e siècle, Martin Scorsese. Après avoir ravi notamment les Berlinois et avant de s’établir en Australie puis à New York, c’est une chance unique de découvrir des documents et objets qui ont accompagné l’un des italo-américains les plus connus au monde.
Nous étions au vernissage et à la conférence de presse de lancement, en présence du « Maitre ».
Il est 14h02 et je suis fébrile, dans quelques secondes, Martin Scorsese va pénétrer dans la salle Henri Langlois de la cinémathèque de Paris afin de lancer le coup d’envoi de son exposition.
Les lumières s’éteignent et on découvre la bande annonce que certains ont peut-être déjà vu au cinéma.
La Conférence de presse
Puis le réalisateur de Taxi Driver et du Loup de Wall Street, aussi grand par le talent que petit par la taille pénètre sur l’estrade en rigolant avec Costa-Gavras (réalisateur de Z et du Couperet) qui l’accompagne et mène la conférence de presse.
La conférence de presse démarre et on apprend que Scorsese ne l’a encore jamais vue depuis sa création en 2013, et qu’il est ravi de retrouver des objets qu’il pensait avoir perdu et qu’il trouve émouvant de revoir.
Car ce sont bien des objets personnels, professionnels ou les deux (ses deux vies sont intimement liées) que l’on peut observer dans cette exposition. Extraits de films, court métrage inédit, notes de film, story-boards, photos, costumes, éléments de décors etc.
Concernant les éléments de décor justement, se trouve même la table à manger des Scorsese qui a vu passer nombre d’acteurs prestigieux, invités à venir déguster les plats de la Madre. Parmi eux, Robert de Niro, l’un des trois acteurs avec Leonardo Di Caprio (et Harvey Keitel) avec qui il a noué une relation particulière. La famille est particulièrement importante chez Scorsese et ce n’est pas un hasard si ses parents ont joué dans plusieurs de ses films.
Mais la famille chez Martin Scorsese, ça se conçoit au sens large et c’est pourquoi à une question sur DiCaprio, il répond qu’il le considère comme un fils. Un fils qui est capable, je cite : « de le harceler afin qu’il écoute des cds qu’il a aimé et qui lui apporte en tant qu’homme et artiste autant qu’il espère lui apporter. » Modestie quand tu nous tiens.
Une modestie toute relative puisque à 9 ans, il savait et disait à qui veut l’entendre qu’il deviendrait le plus grand réalisateur d’Hollywood. Hormis ce court passage de « melonite aigue », c’est un Monsieur très démonstratif, drôle qui prend le temps de répondre aux questions qui lui sont posées avec une pédagogie et une simplicité qui ont ravi l’assemblée, de toutes façons déjà conquise.
L’exposition reprend les thèmes chers à Scorsese : la famille italo-américaine, les fratries, les héros seuls en quête de rédemption encore New York. Bonne nouvelle pour les plus jeunes, il souhaitait que cette exposition mette e
n arrière plan la violence, thème qui lui a été beaucoup reproché dans son œuvre.
Elle est classée en 5 parties parmi lesquelles, on en apprend plus sur ses inspirations de cinéphile (Hitchcock notamment), ses relations avec ses amis cinéastes (Spielberg, Lucas, Coppola, Kubrick…) ainsi qu’une partie axée sur ses techniques de mise en scène, de montage et une autre à propos d’une de ses grandes passions, la musique.
La musique joue un rôle prépondérant dans la vie et l’œuvre Scorsese. Un film comme Mean Streets (1973) lui a été inspiré en écoutant de la musique dans les bars de Little Italy. C’est aussi un grand documentaliste musical (Shine a Light sur les Rolling Stones) qui n’hésite pas à dessiner le portrait d’une époque en même temps que celui d’artistes.
C’est un évènement à ne pas manquer, fans de Scorsese ou pas car il est vraiment question de cinéma, et quoi de mieux qu’une exposition consacrée au cinéaste le plus cinéphile ? Je compte bien y retourner et j’espère en voir beaucoup d’entre vous, c’est quand même plus simple que d’aller à Melbourne ou à New York non ?
Bonus : La lettre de Terence Malick à Martin Scorsese afin que nous acceptions de venir un jour faire un insight sur un de ces tournages. On réfléchit.
Infos pratiques
Du 14 octobre 2015 au 14 février 2016
Lu, Me à Sa 12h-19h
Nocturne le jeudi jusqu’à 22h
Dimanche 10h-20h
Tarifs
Plein tarif : 12 €
Tarif réduit : 9€*
Moins de 18 ans : 6€*
Libre Pass : Accès libre
Exposition + Musée : 13 €*
* Plus 1 € pour les préventes sur Internet
(photos source: la cinémathèque)
Catégories:Events
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