Il ne s’agit pas du film indé typique sur les ados même si les premières minutes du film peuvent indiquer le contraire. Les ados sont boutonneux, ce ne sont pas des tailles mannequins, ils sont réels et ça fait du bien. Le fait qu’on puisse s’identifier à eux nous embarque dès le départ.
Le réalisateur a parfaitement su recréer le premier amour et la première rupture, avec des personnages complexes dont Sutter (le personnage principal) interprété par Miles Teller qui est excellent. Il a d’ailleurs remporté un prix d’interprétation au festival de Sundance pour ce rôle avec l’interprète du personnage principal féminin Shailene Woodley (The Descendants). Elle est annoncée comme celle qui détrônera Jennifer Lawrence à la tête d’Hollywood avec son prochain film Divergent, qui ressemble étrangement à The Hunger Games. Ce beau casting compte aussi Jennifer Janet Leigh (Existenz) et Kyle Chandler qui est un peu partout en ce moment.
Ce qui est agréable ici c’est qu’on retrouve les codes du film indé : une petite banlieue tranquille (qui se trouve être la ville natale du réalisateur) les problèmes de famille, une musique sympa… Mais ces codes ne sont pas utilisés pour susciter l’émotion et ainsi obtenir l’adhésion du spectateur. Les musiques ne sont pas à la mode et les personnages ne sont pas excessivement « cools ».
Ca se confirme avec le scénario (écrit par les scènaristes de 500 jours ensemble) qui a été nommé aux Independant Spirit Awards. On croit savoir ce qui va arriver : certaines fois ça marche et d’autres fois, on est carrément surpris par l’intrigue et sait que le réalisateur s’amuse de cet effet. Il y a notamment une scène où Sutter offre un cadeau à sa compagne de bal de promo qui prend tout le monde à contre pied.
Ce film traite du mal-être des adolescents et des adultes, de cette complexité de notre relation avec nos parents, avec nous-mêmes, de l’alcool chez les jeunes, avec ce mélange de pudeur et de subtilité qui rend l’histoire touchante. C’est donc un film sympathique, sans prétention mais efficace.
Fait avec un tout petit budget (pour un film américain) de 2,5 millions de dollars, on peut quelque fois remarquer certains défauts (que ce soit sonore ou du point de vue de l’intrigue) mais on s’en fiche.
Le film n’est pas particulièrement marquant ou bouleversant mais réussit un pari risqué en s’attaquant à un sujet qui a été vu et revu un millier de fois au cinéma. Il réussit donc encore à apporter des choses nouvelles et rien que pour cela, c’est un film qui vaut le coup d’œil.
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