Mistress America de Noah Baumbach

Mistress America de Noah Baumbach
13 janvier 2016 Damien Cubi


Une comédie New Yorkaise drôle et rythmée, portée par l’extraordinaire Greta Gerwig.

Noah Baumbach n’est pas (encore) un réalisateur qui évoque beaucoup de souvenirs cinématographiques au grand public. Au mieux, il est grossièrement qualifié de nouveau Woody Allen pour hipsters. De quoi barber une bonne frange de spectateurs. Pourtant son précédent film « While you’re young » (justement pas tendre avec les hipsters), et maintenant, Mistress America, sont bien plus accessibles. C’est donc le bon moment de le découvrir.

Pour la 4e fois, il retrouve Greta Gerwig, qui à l’image de sa performance dans leur dernière « collaboration » Frances Ha, crève tout simplement l’écran. Elle joue Brooke une extravagante New Yorkaise quasi trentenaire mais un peu en décalage avec le monde qui l’entoure. Lorsque sa future demi-sœur Tracy (Lola Kirke, aperçue dans Gone Girl) qu’elle ne connaît pas encore la rejoint pour une soirée, elle lui fait découvrir THE Manhattan. Son Manhattan.

Dès l’instant où elle apparaît à l’écran, on ne peut plus lâcher « Great » Gerwig. Elle ne laisse plus respirer le spectateur. Elle parle vite, est drôle, horripilante, touchante et son dynamisme est si communicatif qu’on la suivrait partout même si elle même ne sait pas vraiment où elle va. Parce que c’est une comédie mais aussi une réflexion sur la question de l’identité, de l’image que l’on renvoie et de la difficulté à trouver sa place dans une société qui n’attend personne.

Il y a, dans ce film, énormément de dialogues et pourtant à aucun moment on ne s’ennuie. L’énergie des acteurs ainsi que le montage lui confèrent un rythme qui ne faiblit quasiment jamais. On assiste à beaucoup de matchs de « ping pong verbal » drôles et savoureux où chaque personnage semble se caler sur le débit ultra rapide de Brooke. La partie du film qui se déroule dans la maison d’une amie d’enfance de cette dernière n’a rien à envier à une excellente pièce de (Broadway) boulevard. Baumbach fait souvent cohabiter une demi douzaine d’acteurs (tous excellents) qui s’invectivent dans le même plan avec la légèreté du réalisateur talentueux qui s’efface au profit des acteurs et du texte.

Le seul bémol se situe dans la voix off, celle de Tracy qui, sous prétexte qu’elle écrit une nouvelle sur sa demi-sœur semble parfois faire un cours de psychologie de comptoir au spectateur. Cela reste accessoire et il suffit de se concentrer sur l’excellente bande originale pour l’oublier. Une musique très Synth Pop signée Dean Wareham, musicien Neo-Zelandais dont les compositions n’auraient pas dépareillées dans le mouvement new wave des 80s.

Je serais bien incapable de dire si Noah Baumbach suit les traces de Woody Allen. Mais si, à l’image de son aîné, il décide de tourner un film de cette qualité par an, je vais être très très heureux.

Est-ce #DudeChick ?

C’est fun, c’est frais et ça donne envie d’aller galérer à New York !
Au fait  #Dudechick c’est quoi? 

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image source: Fox Searchlight

Expert en films francophones de moins de 3h qui font marcher les neurones mais sans prendre la tête. #Cesars

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