The Big Short d’Adam McKay

The Big Short d’Adam McKay
16 janvier 2016 Helene

WOLF WALL STREET FRANCAIS 900x900 RATING

Voici un film au casting de rêves et qui a la lourde tâche d’expliquer le désastre financier de 2009 dont ont subi encore les conséquences avec des mots simples, sans être trop moralisateur ou ennuyeux. Il se concentre sur les rares personnes qui ont vu cette crise arriver comme les 4 Chevaliers de l’Apocalypse.

D’abord parlons du casting génial de ce film : Steve Carell, Ryan Gosling, Brad Pitt et Christian Bale!!

Ce dernier incarne le manager d’un Hedge Fund, un type bizarre nommé Michael Burry, un surdoué de la finance avec un l’oeil de verre. L’acteur s’applique à loucher discrètement à certains moments pour rappeler ce détail. Steve Carell incarne Mark Baum, également un Hedge Fund manager, qui a un gros souci d’anger management. Ryan Gosling joue le trader sans trop de scrupules, un mix entre le personnage du loup de wall street et son rôle dans “Crazy Stupid Love” (oú il jouait déjà avec Steve Carell et Marisa Tomei: coïncidence?), Il est aussi le narr ateur du film. Et enfin, Brad Pitt est un magnat de la finance qui a fuit ce monde d’ordures pour aller vivre à l’autre bout du monde.

La première impression que j’ai eu en regardant ce film était pourquoi avoir affublé les acteurs de perruques qui font aussi fake? bref…

La deuxième impression c’était qu’Adam McKay avait essayé de faire un film sur la finance stylé genre “Le Loup de Wall Street” sans le côté trash mais en faisait un peu trop.

 Adam McKay qui a jusqu’à alors réalisé ou produit que des comédies (Anchorman, Bachelorette, Tammy…) a essayé d’expliquer tous les aspects financiers impliqués dans la crise et y ajouter un peu de comique, ce qui donne un style un peu bâtard au film. En effet, il y a le narrateur interprété par Ryan Gosling, il y a le style documentaire du film avec une succession d’images symboliques à répétition, des acteurs qui s’adressent directement à la caméra et aux spectateurs et des caméos / apartés de stars qui nous expliquent la finance un peu comme à des demeurés (non pas que cela soit facile à comprendre non plus…). C’est sympa mais malheureusement c’est un peu too much. On ne sait plus si on est face à un docu, une comédie ou un drame.

Ceci dit, même s’il faut bien se concentrer, le film arrive tout de même à expliquer ce qui s’est passé et ce n’était pas une mince affaire. Il est distrayant par moments également, encore une fois avec un sujet qui ne s’y prêtait pas.

Bref, faire un film sur les subprimes sans qu’il soit archi-barbant, c’est une performance en soi mais nous divertir et nous informer en même temps, c’est un challenge qui a poussé le réalisateur à faire un grand écart stylistique bancal. A chaque fois qu’une notion de finance est abordée telle que la structure des subprimes ou les “CDO”, c’est un guest sorti de nulle part nous l’explique. C’est marrant la première fois car il s’agit de Margot Robbie et j’ai aimé le clin d’oeil au “Loup de Wall Street” mais quand c’est le chef Anthony Bourdian, cela devient trop lourd.

On retrouve le type qui vient de la comédie et qui ne peut s’empêcher de rajouter des “skits” un peu partout. Attention à ne pas tomber dans le ridicule et se tromper de registre. De l’humour et de la légèreté, c’est bien pour un sujet grave, cela apporte du “comic relief” et c’est original car on a déjà vu énormément de films sur Wall Street qui sont tous filmés de la même façon, mais il faut bien le doser. Et ici c’est limite. En plus, j’ai pas beaucoup plus compris avec les explications du chef. ^^

Aussi, les apartés sont parfois bizarres et montrent même le film du doigt en pointant les quelques raccourcis au niveau de l’histoire. Le réalisateur se tire un peu une balle dans le pied. De même, mettre des rires super forts (provenant de la foule autour –  non visible à l’écran) sur une scène où Steve Carell est au bord de la crise de nerfs (donc moment absolument pas comique) c’est vraiment too much; le montage son de cette scène est vraiment “original”.

Lorsque l’on arrive au 3ème cameo, on en peut plus: le comique de répétition ça va bien, mais même la voix off devient agaçante. Pendant que l’on essaye de nous expliquer tant bien que mal le fonctionnement de cette crise mondiale, on se moque un peu de nous avec cette voix qui est toujours en train de nous dire que l’on ne comprend rien.

Au final, même la succession d’images et les citations deviennent lourdes aussi.

Cela dit, il  y a tout de même un bon dosage entre le regard moralisateur et le côté cool de cette bataille contre le système. En plus, il y a un petit “Ocean’s Eleven” feeling qui “bets against the house” renforcé avec Brad Pitt au casting.

Ce que j’ai bien aimé dans ce film, c’est le fait de s’intéresser à la psychologie de certains personnages comme celui de Christian Bale ou Steve Carell. Cela humanise cette démonstration très exhaustive de cette fraude financière. De plus, les deux acteurs interprètent très bien leur rôle. La performance des acteurs est sans surprise le plus grand atout de ce film.

On arrive à s’identifier au personnage de Steve Carell, un homme qui a la rage au ventre mais dont le combat est perdu d’avance face à ce système pourri jusqu’à la moelle.

La bande originale apporte également un peu de fraîcheur à ce sujet pesant sans néanmoins tomber dans l’apologie du trash. Tout comme le reste du film, elle tangue vers plusieurs directions entre le cool rétro et le rap un peu gangsta.

C’est un bon film qui a le mérite de parler de cette crise et de réussir à l’expliquer mais ce n’est pas un grand film malgré son casting 5 étoiles.

Je pense que c’est un film très instructif et très intéressant même si il faut bien se concentrer pour tout comprendre (même avec les explications simplifiées) et si parfois on décroche. Traiter d’un sujet pareil et le rendre divertissant est très difficile ce que le film est parvenu à faire en partie. Honnêtement, je n’ai pas envie de le voir une deuxième fois mais je le conseillerais vivement rien que pour en savoir plus sur le sujet. Comme un documentaire avec plus de “LOL”s.  

Est-ce #DudeChick ?

pour le casting de rêve et Led Zep!

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Au fait  #Dudechick c’est quoi? 

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image source: paramount

Experte des films indépendants. Du sud américain. Avec envolée d'oies sauvages. Et filtre Instagram. #Sundance

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