The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson

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Dans les années 30, Gustave le concierge d’un grand hôtel situé à la limite entre l’Est et l’Ouest, entretient une relation amoureuse avec les clientes âgées  et fortunées de l’établissement

Parmi elles, l’une des plus grandes fortunes de l’Etat de Zubrowka décède et lègue un de ses tableaux de très grande valeur à Gustave. Mais cela provoque la colère des fils de la défunte qui vont tout mettre en œuvre pour récupérer le tableau et discréditer l’homme aux clefs d’or. Heureusement, ce dernier sera aidé par son lobby boy, le jeune Zero Moustafa.

Pour sa dernière réalisation, Wes Anderson réunit un casting haut de gamme : Ralph Fiennes, Edward Norton, Tilda Swinton, Bill Murray, Jason Schartzmann, Adrien Brody, Harvey Keitel…. Dans lequel se glisse le tout jeune Tony Revolori avec une aisance et une candeur qui nous emmènent dans les folles aventures de ce concierge et de son assistant.

Tout plan, toute scène, est prétexte à faire rire, émouvoir, ou nous étonner avec une lumière, une trouvaille, une situation dont seul Wes Anderson a le secret.

Le tout est rythmé par une musique entraînante et joyeuse qui nous incite à toujours suivre les 2 héros dans leurs pérégrinations.

Alors qu’on pourrait dire que le réalisateur sacrifie quelquefois le fond à la forme, on a ici un vrai scénario avec une histoire qui nous tient en haleine du début à la fin.

Et ce film, qui nous montre un hôtel rose bonbon, n’en oublie pas pour autant  d‘évoquer une Europe entre deux guerres, dans laquelle montent mouvements totalitaires et ultra-nationalistes.

Ce film est également une prouesse technique de par sa narration (les flashforwards et flashbacks qui naviguent entre les années 1930, 1960 et 1980) et par l’ingéniosité de ses plans. Wes Anderson joue avec les codes de la réalisation en s’affrichant de la règle des 360 degrés (on ne doit pas faire des plans sur un personnage de gauche puis juste après de droite, devant, derrière…de peur d’embrouiller totalement le spectateur sur l’emplacement des personnages et l’environnement général). Par exemple il y a un plan très ingénieux où Ralph Fiennes se compare à un personnage d’un tableau ; on le croit debout mais il est en fait allongé.  Des tonnes de prises de vues brillantes et inventives à chaque scène, il serait malheureusement trop long de toutes les énumérées. Au-delà de donner énormément de rythme à l’intrigue, celles-ci renforcent les émotions portaient à l’écran par les acteurs : les plans fixes servent le sentiment de surprise, les plans serrés celui de la tension (notamment avec une certaine avec Jeff Goldblum et Willem Dafoe). Le film est également filmé en 4/3 et non en 16/9 comme la plupart de ceux que l’on voit aujourd’hui ce qui rajoute un côté « vintage » au film.

En plus de cette technique parfaite, les acteurs ont la place de délivrer tout leur talent. Le personnage de Ralph Fiennes est notamment très intéressant ; charmeur, froid, extrêmement polis et grossier à la fois, arnaqueur et droit avec ses principes, égoïste et généreux. Ralph Fiennes est au sommet de son art.

Un film à la fois beau, drôle, émouvant, captivant, saupoudré de suspens et de contexte historique fort.  Ajouter à cela une réalisation et une interprétation au top !! Un film à voir absolument.

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Experte des films indépendants. Du sud américain. Avec envolée d'oies sauvages. Et filtre Instagram. #Sundance

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