Je dois dire que je n’étais pas franchement emballée à l’idée d’aller voir Deadpool 2, même si j’ai adoré le premier opus.
C’est peut-être à cause de cette surdose de films de superhéros que je me force à regarder ou pas (c’est Priscilla qui s’y est collée pour le dernier Avengers), mais je n’étais pas plus motivée que ça.
Je me demandais, sans grand espoir, ce que cette suite allait donner. En effet, le premier film avait un scénario très simple, mais qui fonctionnait grâce au personnage subversif de Deadpool, aux blagues bien senties, à l’autodérision allant jusqu’à la critique des films adaptés de comics. C’était une bonne surprise, un vent d’air frais. Mais comment allait-il reproduire cette performance sans être redondant? Pas facile!
Le film est réalisé par David Leitch qui a surtout travaillé en tant que cascadeur. Il est aussi le réalisateur du film Atomic Blonde et le producteur de John Wick. Ceci peut expliquer que ce second volet soit aussi plus riche en actions. On voit que ce film a bénéficié de plus de budget. Deadpool 1 avait coûté 58 millions de dollars, ce qui est un “petit” budget pour un film de super héros (Deadpool dit dans ce film que le studio n’avait pas assez d’argent pour payer une apparition de la bande des X-Men dans le film). Le budget de Deadpool 2 est plus conséquent (presque le double : 110 millions de dollars), mais Ryan Reynolds – qui est également producteur du film – et David Leitch ne voulait pas que la franchise Deadpool ne devienne une méga production et perde l’esprit du premier film. Il y a tout de même dans ce second volet plus de scènes d’actions et d’effets spéciaux qui ne sont pas au détriment du scénario.
J’ai été une nouvelle fois séduite par les pop références, l’humour qui transperce le 4e mur (le personnage s’adresse directement au spectateur sur l’intrigue en cours comme le prenant à témoin) et qui est toujours aussi corrosif. Le film se paye même le luxe d’être plus profond. On y retrouve des thèmes que l’on peut voir dans les films X-Men: l’importance de se créer sa propre famille, le désir de croire en la bonté de quelqu’un coûte que coûte et même le respect de la vie humaine (Deadpool est quand même un personnage qui coupe en deux tous ses ennemis à l’aide de ses sabres). Le film est même parfois romantique ! Qui l’eut cru?
Cette suite arrive à transformer Deadpool en véritable héros. Il va d’ailleurs payer de plein fouet ses méthodes sanguinaires et peu scrupuleuses de régler les conflits et va devoir sérieusement les remettre en question.
Ainsi, ce film réussit brillamment à nous faire avaler la pilule sans compromettre l’essence du personnage, sans le rendre cul-cul ou bon sous tout rapport comme les autres super-héros dont il se moque. On voit un Deadpool plus vulnérable, plus humain tout en restant subversif et moqueur. Le dosage entre bon sentiment et sarcasme est réussi.
C’est pourquoi j’ai préféré ce film au premier qui avait un scénario très simple, celui-ci reprend la même formule mais en allant plus loin.
Certains déplorent que des personnages comme Negasonic Teenage Warhead soit relayé au second plan voir à l’état de cameo, mais d’autres personnages entrent en scène comme celui de Cable. Josh Brolin interprète à merveille ce mercenaire venu du futur et est un excellent contre pied à l’exubérance de Deadpool. Il n’est pas en reste sur l’humour non plus, ne tombant pas dans le cliché du mec qui fait la gueule constamment.
Le film a de nombreux caméos de gens célèbres qui sont parfois très surprenants. A noter la présence d’Eddie Marsan dans le rôle du directeur de l’école de redressement pour mutants, acteur que j’adore et qui est également étonnant de voir ici.
Dans ce film, on voit les prémices de l’équipe menée par Deadpool et qui l’a rendu célèbre : X-Force, qui est d’ailleurs un des comics les plus vendus de l’histoire juste après… X Men.
Un film leur sera entièrement consacré et devrait être produit juste avant la finalisation de la fusion entre Fox et Disney (ce dernier possédant également Marvel), promettant un film dans le même ton que Deadpool (les films de la franchise étant actuellement co-produits par Fox et Marvel Entertainment). Fox avait pris le pari de faire des films interdits au moins de 15 ans, ce qui était très risqué à l’époque puisque la cible principale des films de super-héros était en grande partie le jeune public. Ce parti pris permettait de faire des films avec beaucoup de libertés, sortant du moule, plus gore et moins politiquement correct (Logan, produit également par la Fox, suivait le même modèle). Mais rien n’est moins sûr après la fusion sur l’avenir de cette franchise… Est-ce que Disney va laisser à la Fox la liberté de produire ces films de la même façon ? Ou vont-ils être formatés à la Marvel Studio pour plaire à un jeune public ?
Un dernier mot sur la bande son que j’ai adorée. Elle participe énormément à l’humour du film et à ses scènes d’actions. Que ce soit un classique “Take on me” par A-HA pour l’ironie, un bon Céline Dion pour une parodie de générique à la James Bond, du dubstep à outrance ou un bon “Thunder” d’ACDC, la musique joue un rôle clé dans ce film.
Il n’y a pas de scènes post-générique mais une chanson en mode chant lyrique qui vaut quand même le coup de rester un peu.
Performance des Acteurs
Réalisation
Scénario
Bande Originale
Note Finale