A Most Violent Year de J.C. Chandor

A Most Violent Year de J.C. Chandor
2 janvier 2015 Helene

LUKE FRANCAIS COULEUR 900x900 RATINGLe film a d’excellentes critiques internationales comme françaises donc on était très enthousiaste à l’idée de voir ce film et peut-être qu’on en attendait trop.

“A Most Violent Year” est le troisième film de J. C. Chandor après “Margin Call” et “All is Lost”. Ce qui est indéniable, c’est que ce réalisateur est un vrai metteur en scène. Tous les plans sont travaillés; il y a une intelligence du cadre exceptionnelle, des mouvements de caméra originaux et subtils pour installer une certaine tension (ce zoom avant léger accompagné d’une musique stressante).Movie Guide Me A Most Violent Year critique du film 5

Une mise en scène au service de la tension dramatique intéressante également du point de vue du son; avec des transitions, des silences et des bruitages très fort d’un coup.

Tout cela installe une atmosphère particulière aidée également par la photographie et l’étalonnage très rétro sans oublier les costumes qui donnent aux personnages, une stature particulière (un air mafieux à Oscar Isaac notamment). Ils pourraient presque devenir des costumes d’Halloween tellement ils rendent les personnages emblématiques.

Bref, Si vous êtes amateurs de plans originaux et maîtrisés et des réalisateurs qui soignent tous les détails de la technique au service de l’histoire, vous devez aller voir ce film. J. C. Chandor est vraiment très bon pour faire monter la tension d’un coup.

Le seul problème c’est qu’elle retombe aussi vite.Movie Guide Me A Most Violent Year critique du film 3

Déjà, le film met assez longtemps à décoller (si on part du postulat qu’il décolle vraiment). On “excuse” la première partie car elle sert à introduire les personnages et à installer une ambiance. Sur ce point, le contrat est rempli comme on l’a déjà vu. Il y a un mystère qui entoure l’histoire et le personnage d’Oscar Isaac au début qui peut intriguer. Ensuite, lorsque l’on assiste à certaines scènes un peu plus intenses, on se dit que le film va vraiment démarrer mais ce n’est pas le cas. A force de nous prendre à contre-pied, de ne pas nous montrer ce que l’on attend, on ne sait plus sur quels pieds danser. Trop de frustration et pas assez de satisfaction dans ce film.

Movie Guide Me A Most Violent Year critique du film 4

Le seul personnage auquel on peut se raccrocher est celui de Jessica Chastain car c’est la seule que l’on arrive à vraiment cerner. Les autres (et on peut apprécier le fait que chaque personnage est intéressant et ne sert pas de faire valoir aux rôles principaux) sont trop ambigus : Abel est présenté comme un type honnête mais suspect toujours sur la tangente, les autres ne sont pas dignes de confiance car tout le monde est un ennemi d’Abel potentiel. On ressort de ce numéro d’équilibriste ni avec l’impression de s’être fait arnaquer, ni avec l’impression d’avoir vécu un grand moment (sauf encore une fois si on est féru de mise en scène). Le film souffre donc de beaucoup de longueurs malgré un montage avec des coupes très intéressantes. Il s’agit d’un film d’ambiance avec des intermittences de thriller. On est donc dans quelque chose en demi-teinte. Le scénario est en compétition pour remporter beaucoup de prix (comme l’Independent Spirit Award) pourtant même si il est assez intéressant dans sa complexité, il a contribué à la lenteur du film…

Movie Guide Me A Most Violent Year critique du film 2

L’interprétation est au rendez-vous chacun interprétant son personnage parfaitement. On est toujours content de voir Oscar Isaac au premier plan, ce qui est de plus en plus le cas depuis “Inside Llewyn Davis” (et également « Two Faces of January » critique ici). Mais même si ici, il est excellent (cette tête qu’il fait sur l’un des derniers plans est magique), on est pas sûr que son rôle fait la part belle à son jeu. Attention, le rôle du patron plus ou moins connecté à la mafia faisant tout pour s’en sortir lui va à merveille, mais on a le sentiment de voir une performance qu’il ne nous surprend pas tant on est déjà convaincu de son talent. C’est en ça qu’il est paradoxalement sous-exploité. Aucune scène ne nous impressionne vraiment, sûrement car son personnage est beaucoup dans la retenue. Ce n’est pas encore le rôle que l’on attend pour lui: celui qui montrerait réellement de quoi il est capable. Finalement, la performance que l’on retiendra le plus est celle de Jessica Chastain (qui a reçu énormément de nominations notamment aux Golden Globes ou aux Independent Spirit Awards)mais comme pour Oscar Isaac, on est déjà conscient de son talent et ce rôle ne la pousse pas non plus dans ses retranchements.

En bref, un film qui nous laisse sur notre faim.

Experte des films indépendants. Du sud américain. Avec envolée d'oies sauvages. Et filtre Instagram. #Sundance

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