Dallas Buyers Club de Jean Marc Vallée

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Sans surprise, je me suis retrouvée à mettre un très bonne note pour le film de Jean-Marc Vallée. DALLAS BUYERS CLUB est le genre de film qui ne vous laisse pas indifférent après l’avoir vu. Par conséquent, c’est un film à ne pas rater.
En effet, ce n’est pas seulement un film sur le sida mais qui se concentre plutôt sur quelqu’un qui se retrouve dos au mur. Il se voit obligé de lutter pour sa vie tout en essayant de lui donner un sens. Son combat implique aussi bien ses proches, son statut dans la société, les méthodes du système de santé américain ainsi que sa propre estime. Ajouté à cela un vrai cri pour la tolérance, il semblerait à première vue qu’il traite d’un sujet brûlant typiquement américain mais il s’avère qu’il a une résonance dans toutes les sociétés modernes.
Le film soulève habilement ces problèmes sans pour autant se prétendre être l’étendard du combat contre le sida ou pour la cause homosexuelle. Il s’agit d’un film qui s’attache à la réalité avec des personnages  avec leurs propres défauts qui découvrent ce fléau moderne et méconnu lors des années 80. A vrai dire, il soulève cette vérité dérangeante qui montre comment notre siècle peut parfois faire preuve d’un dangereux obscurantisme lorsque des considérations libérales et mercantiles entrent en jeu. Bien sûr, l’aspect « politique et historique » du film vous rappellera PHILADELPHIA (Jonathan Demme 1993) avec Tom Hanks dans le rôle principal même si, le traitement de l’histoire s’avère complètement différent. Le sentiment d’injustice est ici plus nuancé et on reste au plus près des personnages. Il est d’ailleurs plus accentué dans celui-ci, et le film s’avise bien de tomber dans le piège facile du pathos afin de susciter de l’émotion chez le spectateur et de « faire pleurer dans les chaumières ».
Le film a été tourné en seulement 25 jours avec 4 millions de dollars de budget.
Afin de relever ce défi, les deux acteurs principaux sont absolument épatants. Matthew McConaughey dans le rôle d’un misérable cowboy texan et Jared Leto dans celui d’un travesti. Ils forment une équipe plutôt incongrue mais touchante, dans le but de vendre sous le manteau des médicaments non autorisés aux USA. Avec leurs transformations physiques et leurs interprétations bluffantes, pour ne pas dire choquantes (vous constaterez leur perte de poids), on est alors témoin d’une relation assez intéressante fondée sur deux fortes personnalités qui se complètent. Une des raisons qui fait que ce film est réussi, est la manière dont ces interprétations sont amenées à l’écran avec une pudeur et une humilité qui honorent l’intention du réalisateur. Cela ne tombe jamais dans le pathos pour vous mettre la larme à l’oeil alors que le sujet s’y prête amplement. D’ailleurs, il n’y a pas de message moralisateur, on doit simplement partager et déplorer une station consternante. Allant contre un manichéisme simpliste, tous les personnages sont assez ambivalents pour être aussi réalistes que marquants.
Ainsi, le réalisateur comme le casting ont réussi à amener une vraie justesse à travers les diverses interprétations, les positionnant dès lors, en grand favori, pour ne pas dire en vainqueurs, des meilleures interprétations masculines aux prochains oscars.
Par conséquent, il ne s’agit pas d’un énième film sur le sida, une maladie incurable qui nous force à constater un fatalisme tragique. Force est de constater qu’au début la contrainte de temps est particulièrement pesante, puisqu’on nous rappelle avec effroi et révolte le compte à rebours des jours restants à vivre au personnage principal. Cependant, au fur et à mesure de l’histoire, le décompte jour après jour perd de son importance pour devenir dans sa totalité un symbole de volonté d’accomplir quelque chose d’important. Grâce à Ron Woodroof, on découvre un esprit combatif, auquel s’ajoute un orgueil mal placé sans oublié l’attitude du « cowboy texan viril » qui le rendent aussi charmeur que ridicule voire pathétique. L’une des véritables forces de ce film, c’est lorsque l’humour est utilisé en petites touches habiles et bienvenues qui permettent alors de révéler toute l’humanité et les émotions à leurs états brutes. On peut facilement s’imaginer au combien la rencontre entre ces deux personnages complètement aux antipodes (mis à part leur combat) nous offre des répliques savoureuses et un duo improbable. De même, je vous laisse imaginer un texan anti-système confronté en tant que patient aux autorités strictes et à une équipe hospitalière plutôt douteuse.
Pour conclure, c’est l’histoire d’un homme qui se bat d’abord pour sa survie, mais par la même occasion se donne les moyens d’en faire profiter les autres. Maintenant qu’il n’a plus rien à perdre, il fait preuve du meilleur de lui-même sans devenir pour autant le parfait bon Samaritain. Il n’y a rien d’exceptionnel dans sa démarche, mais au final, c’est sa volonté et son combat qui le deviennent. Personne n’est parfait! mais tout le monde est capable du meilleur.

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Experte en films de badass et en BONS blockbusters. Le Mainstream a du bon mais pas quand c'est cheap #Oscars

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