Action, tête d’affiche, studio, franchise; tous les ingrédients pour faire le film blockbuster qui va exploser le box-office! Oui, mais quand le style et l’histoire sont complètement creux ou pire, maniérés, alors on vite l’impression de perdre son temps. Faire un film « maniéré » peut être excusable si il fait une dédicace à un genre, mais en aucun cas si c’est au point d’être risible, d’autant si il se prend au sérieux!
Non seulement Need For Speed rassemble tous ces défauts, mais en plus vous renvoie cette amère impression pendant deux longues heures!
A notre grande surprise, Aaron Paul, personnage principal et espoir commercial du film, a subi une soudaine transformation de voix entre les laboratoires de l’excellent Breaking Bad et les bolides de courses. Une voix « extrêmement » suave pour un personnage viril et arrogant mais qui n’hésite pas à verser des torrents de larmes en slow motion tout au long du film. Ultime moment, lors de l’accident de son ami, d’une bonne minute, où le pauvre acteur doit se tordre dans tous les sens ravagé par cette violente perte, toujours en slow motion… Vous aurez noté mon ton plus que sceptique au regard de ce choix stylistique qui n’hésite pas à en mettre des couches.
Insensible? Peut être. A ma décharge, je suis au bord des sanglots avec des scènes à la IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN, mais pas avec une scène qui imite une musique à la GLADIATOR (que j’adore) pour essayer justifier tant bien que mal la tristesse de la situation. SCANDALEUX!
De plus, mes espoirs ont été mis à néant par cette fin plus qu’improbable voire ridicule lors de la course poursuite sur le Canyon. A en croire que c’était la scène la plus subtile du film avec le clin d’œil de la fameuse scène finale de THELMA & LOUISE.
Les autres acteurs ne sont pas en reste: des lignes très plates et des répliques à la limite du ridicule. Donc pour les dialogues, je présume que les acteurs ont fait ce qu’ils pouvaient avec les moyens du bord! Tant pis, Aaron Paul méritait bien mieux pour se présenter au grand public mondial.
Qu’en est-il du cœur du film? les cascades en voitures? elles sont réussies, la plupart réalisée par des cascadeurs et non sur écran vert. Les cascadeurs et techniciens sont ici les vraies stars du film, mis à l’honneur par le réalisateur anciennement de cette profession. Mais voilà, où est l’intérêt de telles prouesses techniques et visuelles si le contexte ne suit pas. Je conçois qu’il n’est pas évident de dégager une émotion rien qu’en contemplant une voiture et son ingénierie (surtout pour un public féminin). Comme l’histoire est très maladroitement amenée, on a du mal à vibrer et s’extasier devant les courses allant jusqu’à 370km/h! Les éléments du jeu sont bien présents, mais cependant aucun frisson ne nous rappelle pourquoi on aime refaire des parties et challenger ses amis sur le circuit.
Bref, NEED FOR SPEED en effet, jeu de mot bien ironique, nécessité absolue d’abréger ce long exercice de style!
Prions pour qu’Assassin’s Creed et d’autres adaptions de jeux vidéos effacent cet essai raté.
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