The Homesman de Tommy Lee Jones

By in Reviews

Ce film révèle quelque chose de brut et de subtil en même temps. Amoureux des grands espaces, des plus grands westerns et d’une Amérique à l’état « sauvage », ce film va vous parler. Non pas pour reprendre tous les codes et en faire du déjà vu mais par son angle novateur qui offre une histoire puissante avec plusieurs niveaux de lecture. Dans ce film, Tommy Lee Jones rend homage à ses racines; ces pionniers qui fuyaient l’oppression pour trouver en échange la violence et des conditions de vie des plus rudes sur une terre de tous les possibles. Là où on a l’habitude de voir cette survie autour de cette violence représentée par un Clint Eastwood stoïque presque fantasmagorique telle une apparition dans le desert en quête de vengeance, ce film se penche sur un quotidien beaucoup plus intimiste à travers le destin de trois femmes.

Très authentique, on ressent cette fatigue omniprésente; celle des corps usés, des esprits traumatisés et des rêves brisés qui demeurent chez des individus qui s’accrochent à leur volonté d’auto-préservation et s’appuient sur les écrits sacrés.

Voici les points forts du film, qui en font le film du mois:

  • Tout d’abord, c’est la complexité des personnages. Avec une ambiguïté sur leurs vrais objectifs au départ de ce parcours initiatique au milieu du desert, on s’interroge, se méfie, et ressent de la compassion pour ces personnages complexes. Est-ce que Mary Bee Cudy (Hilary Swank) la réelle sainte de l’Ouest ou cache-t’elle son jeu pour des raisons bien plus égoïstes? Tommy Lee Jones, alias George Briggs, est-il le cow-boy sans foi ni loi ou cherche-t-il désespérément le sentier de la redemption? En effet, le jeux des acteurs, notamment de Swank, Jones, et des 3 actrices jouant les démentes, sont assez excellents et forcent le respect.
  • Ensuite, la photographie est très recherchée. Entre les plans des grands plateaux du Desert du grand Ouest, les intérieurs témoignant d’un confort des plus rudimentaire, et les confessions autour des feux de camp, la lumière et l’obscurité sont utilisées pour flatter les acteurs et soutenir l’histoire. Une belle photo donc qui donne beaucoup de cachet à ce film de genre.
  • Enfin, le rythme est orchestré de manière efficace. Sur deux heures de film, les plans s’enchaînent avec fluidité tout en intégrant des lenteurs nécessaires pour explorer des moments de douceur sans jamais être manièrés ni s’éterniser, contrastés avec des scènes de tensions remarquablement amenées. Contexte, positionnement de la camera et musique, tous sont savamment utilisés particulièrement pour ces scènes de tension qui sont presque cultes. Par exemple, lorsque Tommy Lee Jones règle ses comptes au beau milieu de la nuit avec de riches et arrogants investisseurs d’un hotel, la caméra embarquée reste centrée sur Tommy Lee Jones, tel un plan séquence à travers les pièces et les flammes, nous obligeant ainsi à être voyeur et complice de ses actes vengeurs. 

Individualité, solidarité, autodestruction, espoir, combativité, spiritualité et résilience, voici les traceurs de cette histoire atypique de l’Ouest.

Et ce, sans jamais tomber dans le pathos. 

Comme illustré avec la dernière scène du film; pas le temps de s’apitoyer sur cette vérité commune que les hommes comme les femmes de cette époque ont connue et expérimentée: le monde est une matière brute, à nous de s’en accommoder. 

[sixthtype_review post_id= »11871″]

Experte en films de badass et en BONS blockbusters. Le Mainstream a du bon mais pas quand c'est cheap #Oscars

0 Avis

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.