Deux jours, une nuit des Frères Dardenne

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Quand on entend « Frères Dardenne » et « Marion Cotillard », on se dit qu’on va voir un film prise de tête, très psychologique qui ne va pas nous redonner la pêche. Ici, on est surpris car on ressort du film avec le sentiment qu’il ne faut jamais rien lâcher. Il s’agit en fait d’un « feel good movie ». Marion Cotillard est plutôt abonnée aux rôles tire larmes, aux femmes fortes qui résistent contre l’adversité. Dans ce film,  son personnage « Sandra » est dépressive, fragile et pour une fois lutte sans grandes convictions pour garder son travail. Le film ne tombe pas pour autant dans le pathos car Sandra va apprendre à relever la tête.  Le scénario et la mise en scène sont d’une simplicité extrême avec beaucoup de gros plans et de caméras embarquées. Si bien que la part belle est faite sur les acteurs et le côté authentique de l’histoire.

Les Dardenne, à l’image d’Audiard par lequel ils ont rencontré l’actrice, sont de formidables directeurs d’acteurs. Ainsi, comme dans « De rouille et d’os » Marion Cotillard délivre une de ses meilleures performances depuis longtemps.

Le film est assez efficace car on est embarqué petit à petit dans sa quête. Même si le film aurait pu être une sorte de catalogue exhaustif et plat des différentes émotions et réactions face aux demandes de Sandra, il parvient à éviter ce côté trop mécanique. Il réussit même à créer une dimension dramatique qui nous rallie à son combat et nous donne envie qu’elle réussisse. C’est un film sur la solidarité, sur nous et notre morale au travail et dans la vie. Le film pousse ses personnages à se regarder en face et à affronter leur propre regard dans le miroir. En parallèle, il est aussi axé sur la lutte de Sandra avec ses propres démons, le sauvetage de son mariage et faire face à sa santé mentale fragile. En somme, ce film fait du bien car il nous montre que malgré la morosité de nos années de « crise », les gens ne sont pas tous « pourris » ou uniquement préoccupés par eux-mêmes. Egalement, que l’on a des tonnes de raison de baisser les bras mais souvent une seule raison d’espérer et que c’est celle-là qui compte. La clé du bonheur est dans le courage et l’espoir d’arriver à s’en sortir même si on revient de très loin. Décider de se relever et de se battre c’est déjà «gagner». Une leçon que l’on peut prendre avec nous en sortant de la salle.

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Experte des films indépendants. Du sud américain. Avec envolée d'oies sauvages. Et filtre Instagram. #Sundance

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