Encore Heureux de Benoît Graffin

Encore Heureux de Benoît Graffin
1 février 2016 Damien Cubi


Une comédie oubliable et sans surprise poussée par Sandrine Kiberlain mais ralentie par un scénario lourdingue et un Edouard Baer en retrait.

Vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Si je devais résumer mon affection pour Edouard Baer avec vous, je dirais que c’est d’abord une rencontre avec un acteur dandy à l’œil toujours pétillant et passé maître dans le domaine de l’absurde (voir Akoibon, son film génial ou horrible selon les sensibilités). Bref, je l’adore et je le trouve toujours formidable. Mais dans Encore Heureux, il est juste moyen et de mon point de vue, c’est de sa faute.

Il joue Sam, cadre supérieur au chômage depuis deux ans et qui ressemble à un ours sous morphine. Il vit avec sa femme Marie (Sandrine Kiberlain) et ses deux enfants dans un 20 m2. L’argent se fait rare, Marie commence à fréquenter un autre type mais il préfère passer ses journées dans un tipi au milieu du salon à revendre sur Ebay ce qu’il a trouvé dans la benne à ordures. Jusqu’à ce qu’il tombe sur un objet en particulier…

Le film est clairement moyen, c’est une comédie qui n’est jamais très drôle et la première demi-heure fait très peur tant les répliques tombent à plat et le rythme proche de celui d’un métronome en panne. Heureusement, lorsque « l’évènement inattendu » survient (ne spoilons pas, ce serait VRAIMENT dommage), les protagonistes se réveillent un petit peu.

Enfin pas tous justement. Cet Edouard « Bear » joue de façon mollassonne, comme si il s’était calé sur le rythme de son personnage. Dans le même style, Manu Payet dans Un début prometteur  mettait bien plus d’énergie à être dépressif ! J’aimerais beaucoup mettre ça sur le compte du scénario, de la direction d’acteur, mais non. Parce que malheureusement, il souffre de la comparaison avec Sandrine Kiberlain qui est comme à chaque fois pleine de charme et très juste. Elle est de plus en plus drôle de film en film (voir 9 mois ferme, césar de la meilleure actrice)  et particulièrement ici en réincarnation de Don Quichotte qui, malgré tous les évènements contraires, n’abandonne jamais pour essayer de sauver ce qu’il reste de sa famille.

Elle n’est pourtant pas servie par un scénario sans surprise où les quiproquos tombent souvent à plat, parce que déjà vus ou pas assez exploités. Pourtant le réalisateur Benoit Graffin a signé plusieurs scénarios pour Pierre Salvadori dont les comédies s’appuient justement sur le comique de situation (Après vous est un film à voir!). Les dialogues, signés Nicolas Bedos sont tout juste neutres et il serait vraiment temps que sa plume d’habitude acerbe, se transpose au cinéma.

Alors voilà donc une comédie qui brasse plusieurs thèmes (le chômage à 40 ans, l’érosion du couple, les enfants qui se substituent aux parents) mais n’en embrasse réellement aucun. Si grâce à Sandrine Kiberlain, ce film ne mérite pas un zéro pointé, Bulle Ogier, trop rare au cinéma, est également parfaite en grand mère cool et sans retenue. Elle contribue également à rendre la deuxième partie plus sympathique même si on aurait pu s’éviter la fin guimauve façon La Famille Bélier.

Un film sitôt vu, sitôt oublié à regarder en dvd le dimanche quand il pleut et que la soirée de la veille s’est un peu éternisée. En revanche, Edouard, c’est la dernière fois ! Toi, tu chantes la vie, tu danses la vie et tu n’es qu’amour.

Est-ce #DudeChick ?

Heureusement que Sandrine apporte son quota #DudeChick.
Au fait  #Dudechick c’est quoi? 

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image source: EuropaCorp

Expert en films francophones de moins de 3h qui font marcher les neurones mais sans prendre la tête. #Cesars

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