Voici un film qui a la lourde tâche de nous faire vibrer avec le sauvetage des grandes œuvres artistiques de notre patrimoine dérobées par les nazis pendant la deuxième guerre mondiale. Le film a d’emblée le mérite de nous informer sur ces faits méconnus de notre Histoire. Voilà pour le sujet du film…
Concernant son traitement, le film comporte de nombreuses faiblesses. Tout d’abord, c’est très difficile de traiter une histoire avec de nombreux personnages en différents lieux. On est vite perdu et on a du mal à les suivre. Surtout cela manque cruellement de tension dramatique. A la fin du film il y a un mini suspense mais c’est le seul moment où l’on vibre un peu. Le film est supposé être un hommage aux films d’actions des années 60 qui mêlent la bande d’amis, l’humour et l’action. Ici, on a un résultat assez hybride. La plupart des scènes sont presque de l’ordre du comique donc on a du mal à adhérer à l’importance de l’enjeu même lorsque des personnages meurent. Il n’y a pas non plus de scènes d’action. Au début, l’histoire est plus centrée sur les personnages et ensuite plus sur le but commun mais ne va aucunement en profondeur dans les deux cas. Tout ceci est ponctué de grands discours du chef de la bande (personnage de George Clooney) et de patriotisme américain.
Concernant la mise en scène, on voit qu’il y a pas mal d’efforts de fait avec des plans originaux comme la contre plongée sur George Clooney avec Matt Damon en amorce (présent dans le trailer), un effort dans les transitions car encore une fois c’est compliqué de relier les différents lieux ensemble ou ce plan séquence où l’on suit Cate Blanchett dans les couloirs du musée en travelling latéral, caméra placée derrière les murs qu’elle traverse.
A propos du casting, inutile de dire que c’est une pléiade de très bons acteurs pas forcément bien « exploités ». Tout d’abord, Hugh Bonneville (« Downtown Abbey ») et John Goodman ont un rôle vraiment mince et Jean Dujardin, qui ne démérite pas question charisme, n’obtient toujours pas un rôle au-delà du « français de service » pour faire des entrées dans les cinémas de l’hexagone. Bill Murray enchante rien que par sa présence et Bob Balaban, abonné aux seconds rôles, obtient ici un peu plus de place. Le personnage de Cate Blanchett est très bizarre en revanche, car elle est censée être française et fait très allemand (sans compter étant moi-même française, j’ai du mal à croire à son accent…). George Clooney incarne la force tranquille, fidèle à lui-même, idéaliste avec une certaine nonchalante à la cool.
La musique par Alexandre Desplat (qui fait une apparition dans le film) est inégale. Le thème enjoué des Monuments Men rappelle en effet les films des années 60 et donne du style au film. En revanche, les thèmes plus « tristes » sont vraiment trop mièvres (alliés aux monologues de Clooney, ils deviennent vraiment pesant).
En somme, un film qui se cherche, sur un beau sujet mais qui ne parvient pas à nous embarquer. Du moins, on peut aller le voir pour l’humour du film et la belle brochette d’acteurs mais on vous prévient, pas pour grand-chose de plus.